Ce D.E.A., réalisé sous la direction de M. le Professeur Jean-Marie GRASSIN (Université de Limoges), est la préfiguration de la thèse soutenue puis publiée sous le titre L'Archémythe des Amazones. Il ne saurait cependant en aucun cas être un quelconque résumé. L'étendue et la durée des recherches qui suivirent ce T.E.R. sont sans communes mesures. Il peut cependant être considéré comme une approche superficielle du sujet.


Alain Bertrand

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LE MYTHE DES AMAZONES

Mémoire en vue de l'obtention du D.E.A. "TEXTES ET LANGAGES",

option LITTÉRATURES MODERNES ET COMPARÉES,

de l'Université de Limoges, dirigé par Monsieur le Professeur Jean-Marie GRASSIN.

1996, tous droits réservés.

 

Table des Matières

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TABLE :

Remerciements

INTRODUCTION

I - MYTHE ET ARCHETYPE

1) La religion.

2) L'histoire.

3) L'archétype.

4) La littérature.

II - LES LÉGENDES DES AMAZONES

1) Recensement succinct des récits fondateurs et de leurs variantes.

2) Les développements historiques du mythe.

3) Mythes et croyances associés.

III - VERS UNE TYPOLOGIE LITTÉRAIRE

1) Etymologie.

2) Les composants du mythe.

a) Les invariants.

b) Les mythèmes.

c) Les attributs.

3) Classement.

a) La Tribale primitive.

b) La Médiévale tyrannique.

c) La Guerrière de la Renaissance.

d) L'Indépendante romantique.

e) La Féministe d'après-guerre.

f) L'Individualiste contemporaine.

CONCLUSION

Annexe A - Opéra

Annexe B - Cinéma

Annexe C - Bandes Dessinées

Annexe D - Arts plastiques

BIBLIOGRAPHIE

 

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REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier tous ceux qui ont bien voulu nous prêter main forte pour l'élaboration de ce premier travail d'exploration du mythe des Amazones. En premier lieu, Mesdames et Messieurs les Professeurs de l'U.F.R. de Lettres et Sciences Humaines de Limoges : Jean-Marie GRASSIN et Juliette VION-DURY qui l'ont dirigé, mais aussi Madame Hélène BORDES, Messieurs Pierre ALAYRANGUE, Jean-Paul LECERTUA et Jean-Pierre LEVET pour leurs sages et éclairés conseils. De même, nous exprimons notre gratitude à Madame Michèle ESCAMILLA, Professeur de littératures ibérique et ibéroaméricaine à l'Université de Caen, et Messieurs les Professeurs Pierre BRUNEL, de l'Université Paris IV-Sorbonne, Pierre SAMUEL, de l'Université de Paris-Sud, Alain VUILLEMIN, de l'Université d'Artois. Enfin, nous devons une reconnaissance particulière aux Bibliothécaires que nous avons souvent mis à contribution et dont nous avons sans doute mis la patience à rude épreuve.

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INTRODUCTION

 

Parmi les mythes premiers qui permettent d'expliquer ou de mieux comprendre le comportement humain, ceux qui traitent des relations entre hommes et femmes ont évidemment une importance vitale, naturellement originelle. Les récits des amours divines, des amours humaines et de celles, tout aussi nombreuses, qui rapprochent hommes et dieux, constituent une immense partie de notre patrimoine mythique fondateur. Sans doute, plus fondamentaux encore sont les récits qui mettent globalement en question les rapports d'un sexe avec l'autre, comme c'est le cas de ceux qui constituent le mythe des Amazones.

"... le jour qui vit venir les rivales des hommes que sont les Amazones". La première référence écrite, à la fois littéraire et historique (Homère, IXe siècle avant notre ère), à ce peuple de femmes guerrières pose en même temps le problème de la situation mythique, in illo tempore, de leur existence (quand sont-elles "venues" pour la première fois ?), et celui d'une définition de leur spécificité. Et ces deux questions sont encore posées aujourd'hui, peut-être encore avec plus d'acuité, du fait en particulier, de tout ce que les sciences modernes (ethnologie, psychologie, etc.) et certaines théories contemporaines (féminisme, écologie, etc.) peuvent rattacher à ce concept. De là à dire que ce sujet est vieux comme le monde et éveille l'intérêt des hommes depuis le temps du mythe (mais peut-on définir ce temps mythique ?), il n'y a qu'un pas.

Devant le caractère pluriel de ces comportements féminins qui restent à définir plus en profondeur, la tentation est grande de parler des mythes des Amazones plutôt que du mythe, au singulier. Cependant, certains points communs aux sociétés d'Amazones, aux sociétés matriarcales, aux sociétés de femmes et à certaines personnalités individuelles (voir infra) permettent de regrouper ces types féminins sous une seule dénomination. Le nom propre mythique des Amazones peut à l'évidence, au vu de la fortune sémantique de ce mot, remplir correctement ce rôle. De plus, au-delà du mythe, se constitue aussi une image archétypale, beaucoup plus complexe puisque commune aux insconscients collectifs féminins (sous l'influence de l'animus) et masculins (sous l'influence de l'anima) qu'il convient de distinguer des seules représentations mythiques, légendaires ou même historiques.

Les récits qui se rattachent aux Amazones sont donc multiples. Depuis les tentatives d'explication de leurs origines (la mythologie grecque les fait filles d'Arès et d'Harmonie, l'archéo-ethnographie contemporaine des résistantes au bouleversement patriarcal du néolithique) jusqu'aux faits les plus attestés historiquement (Wlasta au VIIe siècle de notre ère en Bohème, les Amazones du Dahomey au XIXe, etc.), les textes relatant leurs faits et gestes, leurs victoires et leurs défaites, cherchant à les expliquer ou simplement imaginant ce qu'ils ont pu être (ou pourront être un jour, si l'on n'omet pas la science-fiction) se succèdent au fil de l'Histoire des hommes.

Il semble difficile en conséquence de procéder aux nécessaires définitions préliminaires. Pourtant nous nous attacherons, en tout début de notre étude, à préciser ce que nous entendons par "mythe" puis par "amazone" et à délimiter ce que pourrait être une étude du "mythe de l'Amazone", compte tenu de la pluralité des récits qui s'y rattachent et de la polysémie même du terme qui sert à les désigner. Dans la partie définitoire de notre approche du mythe, nous nous aiderons d'abord des éclairants travaux d'André Jolles. Et c'est seulement après ce premier travail terminologique que nous pourrons alors mieux cerner le corpus littéraire nécessaire et suffisant pour commencer une étude "générale et comparée" du mythe.

La méthode ne pourra être alors, du moins dans un premier temps, que progressive et descriptive : recensement des différentes "légendes", de leurs variantes, puis classement de leurs éléments narratifs constitutifs à l'exemple des mythèmes de Claude Lévi-Strauss. Enfin, selon les trois lois (émergence, flexibilité et irradiation) commentées par Pierre Brunel on pourra observer dans notre corpus les rapports des éléments structurels du mythe et leurs évolutions.

 

Comment formuler l'ensemble des questions qui gravitent autour de ce thème multiforme ? D'abord celles qui mettent en jeu ses origines, et, par voie de conséquence, les Origines, celles du genre humain, liées au culte de la Déesse Mère et au matriarcat primitif. Symétriquement, derrière ces Amazones au mythe lourd de signification archétypale, derrière l'histoire de leurs victoires (les Gorgones, les Atlantes...) et de leurs fondations (Ephèse, Mythilène...), leurs défaites (Bellérophon, Héraklès, Thésée...), leur quasi-disparition historique, se profilera sans doute une question plus ontologique et angoissante, celle de notre avenir, du destin des hommes. L'Amazone est-elle la figure (ou une des figures) de notre peur de l'Inconnu : de notre inconnu spatial, au fur et à mesure de nos conquêtes terrestres (Asie Mineure, Nouveau-Monde...) ou inter-planétaires, de notre inconnu temporel, destin de la Planète (guerres, maladies...) et, peut-être aussi, de notre inconnu eschatologique. Ainsi, cette question serait bien celle qui, selon les termes d'André Jolles, permet au mythe de devenir le lieu où, à partir de sa nature profonde, un objet devient création.

L'appellation même de ce mythe est très contestée, certains préférant parler de mythe de la femme virile (Régis Boyer), de la femme phallique ou de la guerre des sexes (Jean Michel Gliksohn). Ces nuances terminologiques dévoilent une autre portée de notre mythe, ses implications sexuelles. Qu'on parle de celles-ci en termes d'affrontement générique ou de domination d'un sexe sur l'autre, restent présentes les questions de la représentation que chacun des partenaires sexuels se fait de l'autre et de l'acceptation (ou du refus) de l'autre pour cette image. Qui est l'autre ? Qui suis-je pour lui ? Et qu'est-ce qui motive la haine ou le désir que j'éprouve pour lui ?

L'Amazone est une guerrière. "Tueuse d'hommes" ou simplement "rivale", l'Amazone procède de la terreur qu'elle-même, sa force ou son indépendance inspirent à l'homme, qu'il soit son adversaire ou non. Sans doute profondément ancrée dans la psyché masculine, y a-t-il une peur latente de la femme, peut-être notre inconscient collectif est-il dominé parfois exagérément par l'archétype de l'anima, mais il semble probable que l'Amazone est aussi la représentation d'une pulsion masculine, plus ou moins avouable socialement, plus ou moins masochiste, parfois destructrice mais souvent créatrice. Et les résultats littéraires de cette pulsion créatrice se trouvent également directement dans la lignée de notre travail.

La fragmentation même du mythe et sa dissémination constituent précisément son intérêt comparatiste. C'est par la comparaison qu'on pourra retrouver, au-delà ou en deçà du mythe, la figure archétypale, l'Amazone "idéale", en quelque sorte, qui se constitue, d'époque en époque, dans la littérature. Comment, à partir des figures mythiques dont nous ont parlé, dans l'antiquité, Homére, Hérodote et les autres anciens, sont venus se superposer, à la Renaissance, des héroïnes comme la Bradamante du Tasse ou la Marphise de l'Arioste, des personnages romantiques aussi divers et proches à la fois que la Penthésilée de Kleist, la Lamiel de Stendahl et la lady Dudley du Lys dans la vallée, et ces Amazones modernes qui animent certains romans féministes de Monique Wittig et Françoise d'Eaubonne, de nombreux romans noirs, comme ceux de Marc Behm, et de multiples romans ou nouvelles de science-fiction signés Robert Merle, Marion Zimmer Bradley ou Robert Bloch ?

En fait, l'ensemble de ces questions, littéraires, originelles, ontologiques, sexuelles et psychologiques, peut se résumer, en tous cas dans le cadre de cette étude préliminaire, à celle-ci : qu'est-ce qu'une Amazone ? Comment y répondre avec, comme principal (mais pas unique) instrument de réponse, la littérature ?

 

 

I - MYTHE ET ARCHETYPE

 

Le mythe se trouve au point de rencontre des territoires de chacune des Sciences Humaines. Paradoxalement, il constitue aussi une sorte de no man's land, dont on connaît plus les frontières que les habitants, et que tous voudraient conquérir. Ce qui expliquerait quelque peu le grand désordre sémantique qui règne autour de cette notion. Ethnologie, anthropologie, histoire, mythologie, psychologie, philosophie, voire géographie et théologie, toutes se disputent la responsabilité de l'étude du mythe et, surtout, celle de sa définition. La littérature et, en particulier, la littérature générale et comparée, se trouve, dans cette guerre terminologique et définitoire, au tout premier plan. Le Comparatiste dira que l'objet de son étude implique naturellement celui des autres sciences mais l'Anthropologue, par exemple, inclura de même l'étude des textes à son œuvre principale, ainsi que l'Historien, le Géographe, et cætera. Donc, point de salut en dehors d'un consensus. Chacun doit donc apporter sa pierre à l'ouvrage ou, tout au moins, de cerner le cadre de sa propre démarche.

 

Si une observation du mythe dans tous ses états nous oblige fatalement, selon la loi de flexibilité énoncée par Pierre Brunel, à devenir peu ou prou sémioclaste, c'est à dire à dépasser les bornes imposées par le signe linguistique et les habitudes, nous commencerons cependant, à l'encontre de Roland Barthes, à n'envisager le mythe qu'en tant que µ , récit. C'est bien parce qu'il s'agit avant tout d'un texte, oral ou écrit, se déroulant in illo tempore et mettant en scène des événements et des personnages fabuleux ou historiques, qu'il nous est parvenu, sous une forme ou une autre, et qu'il intéresse notre discipline (et, au demeurant, les autres).

 

Mais ce n'est pas tout. Ce texte doit aussi, un temps, avoir été porteur (et/ou l'être encore) d'une vérité humaine, d'un sens ontologique ou métaphysique qui en fait l'originalité et en a assuré précisément (du moins le croyons-nous) la pérennité. André Jolles écrivait que le mythe et la connaissance restaient toujours côte à côte :

La connaissance sous le masque du mythe, le mythe sous la défroque de la connaissance, voilà bien, pourrait-on dire, deux acteurs à succès dans l'ample comédie de la pensée humaine.

Le mythe serait donc, avant tout, l'expression d'une protophilosophie. Certains types de personnages, divins, héroïques ou simplement humains, et une chaîne d'événements, pouvaient, à l'aube de l'humanité, tenir lieu de vérité générale, véhiculer certains tabous fondamentaux, tenter d'expliquer plus ou moins adroitement et clairement les origines et l'avenir de l'Homme ainsi que la plupart des angoisses inhérentes à sa condition. L'ensemble des mythes de telle civilisation constitue donc une forme primitive de sagesse (nos "philosophies" modernes en constituant peut-être une forme évoluée). Mircéa Eliade y voit en fait une sorte de mémoire collective :

Les mythes constituent donc la somme du savoir utile. Une existence individuelle devient, et se maintient, une existence pleinement humaine, responsable et significative, dans la mesure où elle s'inspire de ce réservoir d'actes déjà accomplis et de pensées déjà formulées.

Restent les questions de la véracité de ces récits, de leur scientificité et de leur historicité auxquelles on peut apporter, nous semble-t-il, quatre types de réponses différentes.

 

1) La religion.

Les croyances, la notion de sacré, ni se peuvent contester ni ne doivent se voir refuser le droit à l'observation et à l'étude. Mircéa Eliade l'affirme en tous cas dès le début de ses travaux :

Le mythe est considéré comme une histoire sacrée, et donc une "histoire vraie", parce qu'il se réfère toujours à des réalités. Le mythe cosmogonique est "vrai" parce que l'existence du Monde est là pour le prouver; le mythe de l'origine de la mort est également "vrai" parce que la mortalité de l'homme le prouve, et ainsi de suite.

Dans la mesure où, derrière un mythe, de façon plus ou moins cachée, plus ou moins claire pour nos yeux d'humains de la fin du XXe siècle, se trouvait et/ou se trouve encore le fondement psychique, donc ontologique, de l'une de ces vérités sacrées, l'attitude scientifique doit éviter de tendre au scepticisme éclairé ou à la simple curiosité amusée.

 

2) L'histoire.

De même, la bonne attitude de l'historien ne doit pas être, sous prétexte d'impartialité et d'objectivité, distante ou détachée mais au contraire toute d'osmose et de compréhension psychologique de l'objet de ses recherches. Mircéa Eliade, à nouveau, au sujet de la volonté moderne de retrouver et de garder la mémoire des autres sociétés, préconise avec insistance cette disposition scientifique :

Une vraie anámnèsis historiographique se traduit par la découverte d'une solidarité avec ces peuples disparus ou périphériques. Il y a une véritable récupération du passé, même du passé "primordial" révélé par les fouilles préhistoriques ou par les recherches ethnologiques.

Même si elles en enlèvent une part assez substantielle de poésie et de magie, l'histoire et les découvertes archéologiques ne peuvent qu'aider à la compréhension de l'élaboration du mythe, ainsi qu'à son assimilation en expression d'une vérité d'ordre général.

 

3) L'archétype.

En plus d'une protophilosophie, le mythe peut aussi se comprendre comme une "protopsychologie". En effet, avant d'être l'expression d'une connaissance, il est plus certainement celle des premières angoisses de l'homme, donc des premières réactions de son psychisme.

Au-delà de la simple expression d'une mémoire collective, selon l'explication de Mircéa Eliade, le mythe, en particulier celui des Amazones, tend, au fil de ses occurrences, à se transformer en une représentation archétypale, définie selon les principes de Jung, puis de Gilbert Durand. Restent à préciser les traits constitutifs de cette figure symbolique apparentée sans doute autant à la Grande Mère terrible, qu'à la femme néfaste.

 

4) La littérature.

Enfin, le chercheur comparatiste doit combiner ces trois attitudes analytiques (métaphysique, historique et psychologique) en face de de l'historicité et de la vérité symbolique du mythe, mais tout en y ajoutant les visions du monde que lui auront transmises ses recherches littéraires. Quant au but spécifique de son étude, il doit être intimement lié à ce qui constitue intrinsèquement le mythe, à ses schémas premiers, archétypaux, comme à ses expressions multiformes dans l'ensemble de la littérature mondiale. La vérité littéraire d'un mythe s'établira alors non plus seulement en fonction de son historicité ou de sa sacralité mais de son adéquation psychologique au récit primitif et à l'archétype. C'est, en s'appuyant sur les théories de Gilbert Durand, ce que suggère Pierre Brunel :

La fortune, et par conséquent la fortune littéraire d'un mythe, s'expliquera aisément par la permanence de tel archétype dans l'inconscient individuel ou collectif. La valeur d'une version littéraire du mythe se jugera d'après son "authenticité", c'est à dire la qualité de sa référence à cet archétype.

Naturellement, ces récits, fruits d'une sagesse balbutiante et primitive, ne peuvent qu'être, aux origines, anonymes et non datés. Ce n'est que par la suite qu'au travers des oeuvres on peut juger de la fortune du mythe, l'étudier. Et là commence précisément, à notre idée, la tâche spécifique du comparatiste mythologue...

Bien que celle-ci, après toutefois la (re)découverte archétypale, commence sans aucun doute en amont, par le recensement des variantes et des invariants, des mythèmes, l'étude du (ou des) sens et le classement des mythes associés, l'étude comparatiste prendra tout son sens au moment de l'exploration de la Littérature, ou de la partie de littérature, traitant ce thème. Lors du XIVe congrès de la Société Française de Littérature Générale et Comparée, à Limoges en 1977, Jean-Marie Grassin, résumant l'introduction de Pierre Brunel, assignait au comparatiste la tâche préalable de recenser les occurrences du mythe devenu thème (Stoff) dans la littérature internationale afin de procéder à des classements avant de se faire historien, historien des religions, anthropologue, sociologue, psychologue. Le recours à différentes sciences humaines indirectement sollicitées par la littérature implique une procédure comparatiste.

De plus, la recherche historique elle-même n'était pas, aux origines, la discipline si rigoureusement scientifique que nous connaissons aujourd'hui. Où classer donc ces historiens primitifs qui, comme Diodore ou Hérodote, nous contaient les aventures des dieux ou demi-dieux avec autant d'imagination que de foi dans leur mythologie ? Etaient-ils des historiens à l'imagination trop vive ou des écrivains simplement inspirés par le passé du monde ? La frontière est ténue. Dans quelle mesure le mythe a-t-il contaminé l'histoire (et la contamine-t-il encore) ? C'est une question qui, hélas, déborde le cadre de notre étude bien qu'elle semble fort pertinente quand, comme c'est le cas pour les Amazones, légende, histoire et croyance se confondent jusqu'à en devenir un ensemble quasi homogène. Mais ne serait-ce point là, après tout, une reformulation de la définition du mythe ?

Le mythe est un récit anonyme, conçu in illo tempore, et exprimant (ou ayant un temps exprimé) une protophilosophie primordiale ou un fragment de vérité globale pour une société donnée.

C'est bien dans ce cadre que semblent évoluer les Amazones et les diverses légendes les mettant en scène.

 

II - LES LEGENDES DES AMAZONES

Avant de commencer une étude littéraire en profondeur de ce thème complexe et polymorphe, de rechercher la ou les significations du mythe et ses émergences en littérature, il convient de revenir aux origines étymologiques, aux récits fondateurs. Ils sont multiples et il est difficile de savoir où finit le mythe, où s'immisce l'histoire et où commence la fortune littéraire. Entre le fruit des amours d'Arès et de la Nymphe Harmonie et la Guilde des Amazones Libres de la planète Ténébreuse, tout un monde existe (et quelques quatre ou cinq milliers d'années), de multiples peuples d'Amazones ont été supposés, imaginés, créés ou découverts. C'est bien sûr autour du mythe que peut se faire l'unité de tout cela et on ne peut le définir qu'avec l'aide des premiers récits.

 

1) Recensement succinct des récits fondateurs et de leurs variantes.

 

Si les Walkyries de la mythologie germanique, vierges guerrières gardiennes du royaume des morts, le Walhalla, et intervenant parfois directement sur les champs de bataille, sont des déesses à part entière, les Amazones grecques ne peuvent prétendre à ce titre malgré leur conception divine. Elles sont filles d'Arès (lui-même fils "légitime" de Zeus et d'Héra) et de la Nymphe Harmonie, au reste sa propre fille selon Pierre Grimal.

Elles vivaient au bord du fleuve Amazone qui s'appela plus tard Tanaïs, du nom du fils de l'une d'elles, Lysippé. Celle-ci est donc la première Amazone à avoir fait parler d'elle : son fils se noya suite à la passion incestueuse qu'il nourrissait pour elle, ce qui, d'ailleurs, est peut-être un début d'explication de l'une des caractéristiques des Amazones. Aphrodite, désapprouvant le dégoût du mariage autant que le goût immodéré pour la guerre de Lysippé, la chassa alors, ainsi que ses sœurs, vers d'autres cieux, en l'occurrence au bord du Pont-Euxin, à l'embouchure du fleuve Thermodon, où elles fondèrent Thémiscyre (Terme), puis Sinope. Ce furent d'ailleurs de grandes fondatrices (ce qui est connexe à leur esprit de conquête) : Smyrne, Mytilène, le temple d'Ephèse, Cyrène...

Elles se divisèrent en trois tribus et commencèrent alors, semble-t-il presque simultanément, à conquérir de vastes territoires (de la proche Lydie à l'Afrique, d'un côté, et du Caucase à l'Hispanie de l'autre) et à recevoir les visites de presque tous les héros grecs (Bellérophon, Jason, Persée, Héraklès, Thésée, ...). Ceux-ci, comme si cela était un passage obligé de leur histoire ou de leur initiation, ont eu affaire aux Amazones, et chacune de leurs rencontres a donné lieu à un récit ou, pour le moins, un mythème :

Bellérophon, envoyé par Iobatès, roi de Lycie, comme punition pour avoir tenté d'abuser de sa bru (aux dires mensongers de cette dernière), "en fit un grand massacre". Héraklès dut les combattre, lors du neuvième de ses Travaux, pour récupérer la ceinture d'Hippolyté, qu'il tua suite à un quiproquo selon certains, qu'il épargna selon d'autres, avant d'aller s'occuper des bœufs de Géryon. Jason, avec l'aide de Zeus, évita à ses Argonautes un affrontement périlleux avec les Amazones. Thésée, qui avait déjà entendu parler de celles-ci lors de la croisière sur l'Argo et assisté Héraklès dans l'affaire de la ceinture d'Hippolyté, tomba cependant amoureux d'Antiopé, la sœur de celle-ci, et, soit la reçut comme captive, soit l'enleva manu militari. De là découla d'abord la guerre contre les Grecs. Les Amazones envahirent la Grèce, firent le siège d'Athènes (où elles campèrent sur une colline qu'elles baptisèrent du nom de leur père : l'Aréopage) et furent finalement vaincues. Puis, toujours suite à cette toquade, naquit le jeune Hippolyte, baptisé du nom de sa tante, qui provoqua encore quelques péripéties mythiques et fut à l'origine d'un culte non sans rapport avec la virginité des Amazones et les goûts cynégétiques de leur déesse, Artémis. Enfin, Achille se trouva confronté lui aussi à l'une de leur reine, Penthésilée, sous les murailles de Troie. Il en triompha et la tua malheureusement juste avant de découvrir son visage et d'en tomber irrémédiablement amoureux, fondant ainsi l'un des épisodes majeurs du mythe.

Ces mêmes Amazones d'Asie, dites scythes, sont donc aussi les fondatrices de diverses cités et, donc, à l'origine des légendes s'y rapportant. Citons Opsikion, en Lydie, qui nous amène au mythe d'Omphale, sa reine, qui, cause ou conséquence de son neuvième Travail, asservit Héraklès ; Mytilène, sur l'île de Lesbos, où les femmes dominèrent, dit-on, autant dans les mœurs qu'en politique ; Ephèse où les Amazones bâtirent, sous un hêtre, le temple d'Artémis et en devinrent les prêtresses, provoquant par cet acte éminemment symbolique, compte tenu des attributs de cette déesse, la fusion entre leur justification sociale matriarcale et le culte lunaire de la Grande Mère ; Enfin, Cyrène, dont la proximité du lac Tritonis laisse supposer, malgré le point de vue de Diodore, une très nette parenté, voire une identité avec leurs sœurs lybiennes dont le pays d'origine était une île, Hespêra, située au milieu de ce lac aujourd'hui disparu.

Les Amazones lybiennes, auxquelles Diodore attribue aussi la fondation de Mytilène, furent de grandes conquérantes. Myrina, leur reine, soumit les Atlantes (qu'elle traita d'ailleurs assez durement, massacrant les mâles, asservissant femmes et enfants) et se trouva confrontée à une autre tribu d'Amazones, les Gorgones, qu'elles vainquirent avec difficultés. Celles-ci, sous le règne d'une certaine Méduse, furent également battues par un autre héros grec, Persée. Mais finalement, selon Diodore, c'est Héraklès qui extermina ces deux peuples féminins rivaux, mettant ainsi un terme mythique et presque définitif aux agissements des unes et des autres.

Voici donc, très succinctement exposés, les récits fondateurs du mythe des Amazones. A partir de là, les occurrences amazoniennes se multiplient un peu partout dans le monde, tantôt empruntant au mythe ci-dessus résumé, tantôt voisinant avec une historicité plus ou moins avérée.

 

2) Les développements historiques du mythe.

 

La première Amazone à réapparaître aux temps historiques se nomme Thalestris. Quinte-Curce, à la suite de Pseudo-Callisthène, raconte que la reine des Amazones, impressionnée par la renommée d'Alexandre le Grand, qui approchait par ailleurs dangereusement des frontières de son pays, eut l'idée d'obtenir de lui un enfant. Cette anecdote est reprise par Montaigne :

 

Il faut laisser à la licence amzoniene pareils traits à cettuy-ci. Alexandre passant par l'Hircanie, Thalestris, royne des Amazones, le vint trouver avec trois cents gendarmes de son sexe, bien montez et bien armez, ayant laissé le demeurant d'une grosse armée, qui la suyvoit au delà des voisines montaignes ; et luy dict, tout haut et en publiq, que le bruit de ses victoires et de sa valeur l'avait menée là pour le veoir, luy offrir ses moyens et sa puissance au secours de ses entreprinses ; et que le trouvant si beau, jeune et vigoureux, elle, qui estoit parfaicte en toutes ses qualitez, luy conseillot qu'ils couchassent ensemble, afin qu'il nasquit de la plus vaillante femme du monde et du plus vaillant homme qui fust lors vivant, quelque chose de grand et de rare pour l'advenir. Alexandre la remercia du reste ; mais, pour donner temps à l'accomplissement de sa derniere demande, arresta treize jours en ce lieu, lesquels il festoya le plus alaigrement qu'il peut en faveur d'une si courageuse princesse.

 

Certains ont vu dans cette anecdote une fable destinée à assimiler Alexandre, comme il aimait l'être, aux plus célèbres des héros grecs dont le prestige était rehaussé par leurs divers affrontements avec les célèbres et redoutables femmes guerrières. Le mystère demeure... Exit donc Thalestris, dernière Amazone de Thémiscyre, et son enfant potentiel, avec, de plus, la certitude de ne pas voir Alexandre envahir son territoire.

Des découvertes archéologiques récentes permettent de situer, bien avant ce récit et en tout autres lieux, deux autres peuples d'Amazones : celui de Mithila au Népal et l'un de ceux découverts bien plus tard par les Conquistadores.

Lors de la conquête des Gaules, les Romains furent confrontés à plusieurs reprises à des peuples de femmes se réfugiant dans des îles (les Namnètes sur l'île de Sein, les Samnites sur une petite île située à l'embouchure de la Loire, par exemple). Mais sans doute faut-il voir là aussi une résistance matriarcale à l'envahisseur doublée d'une incompréhension phallocratique des Romains devant la civilisation celte qui laissait beaucoup plus de pouvoirs à la femme (voir Boadicée) et dont nous aurons à reparler.

Parce qu'à la fois très proche des récits fondateurs du mythe et incontesté historiquement, peut prendre maintenant sa place chronologique dans l'histoire des Amazones l'un de ses chapitres les plus troublants, celui, au VIIIe siècle de notre ère, des Filles du Diewin. A la mort de la princesse Libussa, la lignée matrilinéaire se trouva contestée par le frère de la défunte qui voulait lui succéder. Wlasta, jeune femme d'une force et d'une adresse rares, qui avait été placée par Libussa à la tête de sa garde féminine, se révolta et décida avec ses compagnes de prendre le pouvoir.

Elles créèrent donc un état indépendant et entrèrent en conflit ouvert avec le duc de Bohème Przémyslas après lui avoir "horriblement" mutilé et renvoyé son ambassadeur. Les Amazones de Bohème construisirent une deuxième forteresse, le Diewin (le Château des jeunes-filles), et reçurent l'appui de la population féminine qui, en grande partie, les rejoignait, les femmes mariées, pour ce faire, après avoir soumis ou assassiné leur mari. Wlasta massacra un corps d'armée envoyé contre elle par Przémyslas et commença à étendre son territoire.

Elle publia un code dont les trois derniers articles statuaient qu'il était défendu aux hommes de porter les armes sous peine de mort ; qu'ils ne pourraient aller à cheval que les jambes jointes et pendantes sur le côté gauche du cheval ; que celui qui oserait monter autrement serait puni de mort ; que les hommes, à quelque classes qu'ils pussent appartenir, devaient conduire la charrue et faire tous les travaux, tandis que les femmes combattraient pour eux ; que les jeunes personnes choisiraient elles-mêmes leurs maris, et que celui qui rejetterait leur choix serait puni de mort.

Wlasta régnait depuis plus de huit ans quand Przémyslas s'empara de Widowlé, sa première forteresse et fit mettre à mort toutes les femmes qui s'y trouvaient. Alors, Wlasta fit égorger vingt-quatre prisonniers et s'en alla périr les armes à la main avec ses dernières Amazones.

Par la suite et pendant plusieurs siècles, on parla d'une île uniquement peuplée de femmes. Alfred le Grand la baptisa Magdaland, Adam de Brême la situa dans la mer Baltique et Qazwîni, simplement, "à l'Occident".

Et Colomb découvrit l'Amérique... Les premières Amazones dont il parle dans son Journal de bord auraient habité Marinino, c'est à dire la Martinique. Par la suite, les Conquistadores en virent (ou en entendirent parler) un peu partout : sur les bords du fleuve des Amazones, bien sûr, mais aussi dans la montagne vénézuélienne, en Colombie, en Equateur, au Pérou et dans la presqu'île de Californie. Francesco Orellana dit avoir eu affaire à certaines d'entre elles.

Lesbiennes, elles n'enlevaient des prisonniers que pour se faire féconder et sacrifiaient l'enfant mâle ou l'époux éphémère sur une sorte d'autel longé d'une rigole pour l'écoulement du sang. La flûte, dont les accords accompagnaient l'acte nuptial, a laissé un si mauvais souvenir aux Indiens qu'ils interdisent à leurs femmes d'en jouer.

Ces Amazones furent finalement vaincues par des mâles initiés aux rites du soleil par le héros indien Youroupari.

Dans son Magasin asiatique, Klapproth évoque deux peuples de femmes vivant sur les bords de la Mer Caspienne, l'un uniquement féminin et l'autre mixte, commandé par une reine dont tous les ministres sont des femmes.

Plus près de nous encore, depuis au moins la fin du XVIIIe siècle et jusqu'au succès de la guerre coloniale française en 1894, les rois du Danhomé (Dahomey, aujourd'hui République du Bénin) entretenaient une armée d'Amazones. Elles étaient particulièrement redoutées et prenaient le pas sur les militaires de sexe masculin plus nombreux. Leur succès sur le champ de bataille était dû aussi bien à leur vaillance et leur cruauté qu'à la fascinante terreur qu'elles inspiraient. De même, en temps de paix, on leur confiait les exécutions sacrificielles pendant les fêtes coutumières et les sentences de mort, attestant encore ainsi les liens symboliques existant entre les Amazones et la Mort. On leur prêtait tantôt une chasteté sans failles, tantôt un appétit sexuel hors du commun. Tous ces on-dit, naturellement excitaient grandement l'imagination des jeunes gens.

Celui qui profiterait de leur "détente" pour tenter de franchir les murailles de la demeure royale s'en repentirait vite ! De fait, un adage, fort connu à Abomey, rend hommage à cette vigilance en même temps qu'à leur sens du devoir : "Moins d'hommes sont morts en combattant les amazones qu'en tentant de pénétrer dans leur camp". Qu'il s'agisse d'ennemis ou de jeunes danhoméens cherchant une aventure amoureuse, les victimes furent donc nombreuses...

L'appréciation occidentale de l'époque (française, notamment) ne manque pas d'intérêt car la subjectivité des commentateurs (militaires de retour, journalistes, etc.) est influencée visiblement par leurs divers degrés de racisme, féminisme, esprit colonialiste, etc. Cette institution dahoméenne, soit à cause de ses succès militaires, soit pour d'autres raisons ancrées plus profondément dans l'imaginaire collectif, fit des émules dans les pays voisins. L'ethnie Moré, au Burkina-Faso, se dit la descendance de l'amazone Jeffara. Le commandant Mattéi affirme avoir rencontré d'autres Amazones dans le royaume de Noupé et, peut-être que la tribu guinéenne citée infra a-t-elle aussi subi cette influence.

Les Amazones les plus contemporaines ont été signalées dans la presse au mois d'avril et de mai 1966 :

a) No man's land. Djakarta, Indonésie. Une tribu essentiellement composée de femmes oblige les hommes à avoir des rapports sexuels, puis les tuent. Cette tribu a été découverte dans une région inexplorée du pays...

 

b) Dans l'ancienne Guinée occidentale hollandais, devenue la République d'Aran, il existe une tribu de femmes à demi sauvages. Il s'agit de mégères qui ont l'habitude de se saisir de tout individu mâle surpris sur leur territoire et de le forcer à prouver son ardeur virile au plus grand nombre d'entre elles jusqu'à épuisement complet.

La coïncidence chronologique de ces deux articles de presse ne laisse pas d'être troublante mais ce sont les dernières références d'Amazones dans l'actualité.

 

3) Mythes et croyances associés.

 

Aussi bien dans les premiers récits fondateurs que dans les faits historiques (voir supra), les Amazones sont associées à d'autres mythes. Tantôt elles y jouent un rôle important (Héraklès), tantôt un autre mythe influence le leur (Artémis) et, parfois enfin, ce sont elles qui s'insinuent dans un mythe étranger (les Gorgones). Le plus difficile étant de définir dans quel ordre.

Il existe donc une intermythicité, phénomène comparable (voire identique : le mythe est aussi , une parole) à l'intertextualité littéraire. Un bon exemple de cette contagion est le mythème faussement étymologique du sein coupé qui a ressuscité avec la conquête du Nouveau Monde (voir infra).

 

Aux origines du mythe des Amazones, on trouve plusieurs théories pré-mythiques : D'abord : celle du matriarcat primitif (c'est la théorie de Jan Jakob Baschofen, ethnologue suisse, partagée par Françoise d'Eaubonne, Pierre Gordon et, avec quelques nuances, Wolfgang Lederer, entre autres). Le premier pouvoir fut féminin.

... deux découvertes parallèles (...) ont donné le pouvoir aux hommes voici cinquante siècles : leur possibilité d'ensemencer la terre comme les femmes, et leur participation dans l'acte de la reproduction.

Jusqu'alors, les femmes seules possédaient le monopole de l'agriculture et le mâle les croyait fécondées par les dieux. Dès l'instant où il découvrit ses deux possibilités d'agriculteur et de procréateur, il instaura ce que Lederer nomme "le grand renversement" à son profit.

Ce que conteste Simone de Beauvoir à la suite de quelques ethnologues de la première moitié du siècle :

Ces faits ont amené à supposer qu'existait dans les temps primitifs un véritable Règne des femmes, c'est cette hypothèse proposée par Baschofen qu'a reprise Engels ; le passage du matriarcat au patriarcat lui apparaît comme "la grande défaite historique du sexe féminin". Mais en vérité cet âge d'or de la Femme n'est qu'un mythe.

Baschofen et ceux qui partagent son point de vue confondraient matriarcat (hypothétique) et matrilinéarité (parfois attestée). Mais ces deux notions peuvent évidemment coexister, chacune impliquant plus ou moins l'autre. Pour Pierre Samuel, les sociétés d'Amazones - au moins celles pour lesquelles un "noyau historique" existe (Asie Mineure, Bohème, Amérique du Sud vers 1.500) - se sont formées en réaction contre une dégradation (par les pères-maris ou des envahisseurs) de la condition féminine.

Parce que les "adversaires" des hypothèses ci-dessus résumées ont usé de l'argument de la confusion (ces Amazones, en particulier celles du Nouveau Monde, n'auraient été en fait que des hommes imberbes plus ou moins efféminés), on associe aussi leur mythe avec celui de l'Androgyne originel. Celui-ci, serait une retranscription platonicienne du mythe orphique-babylonien et aurait une double source, biblique et grecque :

Dans les deux traditions on retrouve le même schéma : perfection originelle d'une unité duelle, transgression orgueilleuse de l'homme, mutilation opérée par la divinité offensée, errance tragique des moitiés d'hommes divisées, espoir de se rapprocher dans le temps et dans la souffrance de l'unité perdue.

Ce mythe reste donc très proche, dans ses fondements, de celui des Amazones et, par cette confusion des sexes qu'il sous-tend ou sous-entend, implique une autre transposition, cette fois vers l'homosexualité, patente chez beaucoup de héros vainqueurs d'Amazones, comme Youroupari chez les Indiens du Nouveau Monde, et très fréquente dans les émergences littéraires du mythe, surtout à partir du XIXe siècle avec la libération des moeurs et le féminisme. Les Amazones ne sont-elles point les fondatrices de Mytilène et, par là, quelque peu responsables de la notoriété particulière de l'île de Lesbos ? Il est clair qu'une étude approfondie du mythe doit approfondir ce côté de la question.

La distance entre Lesbos et Lemnos est-elle si grande ? Les habitantes de cette cité des bords du Pont-Euxin, jalouses selon certains ou, pour d'autres, ulcérées par les remontrances de leurs maris, assassinèrent ces derniers et détruisirent en même temps tout le sexe mâle pour n'être pas châtiées plus tard de leur crime atroce. (...) Quant aux lemniennes, élever des troupeaux de bœufs, revêtir les armes de bronze, labourer les champs de blé leur semblait à toutes plus faciles que les travaux d'Athéna qui seuls les occupaient jusqu'alors.

En tous cas la cité de ces criminelles n'est pas très éloignée de Thémiscyre et du Thermodon car les Argonautes, après avoir intimement sympathisé avec elles, ce même jour, (...) doublèrent de loin le cap des Amazones qui avoisine un bon port.

Certains auteurs, d'ailleurs, assimilent Amazones et Lemniennes.

En Asie Mineure se trouve aussi la cité troyenne. En contant son histoire, le poète Homère a parlé à deux reprises des Amazones, laissant à la postérité la première mention écrite les concernant. Il est dit dans l'Iliade que Priam, roi de Troie, après avoir commencé par combattre ce peuple voisin, sollicita leur aide qu'il lui accorda. C'est ainsi que Penthésilée vint mourir des mains d'Achille sous les remparts d'Ilion. Leur implication dans ce mythe, bien qu'apparemment secondaire, n'est pas sans importance au regard des querelles divines concentrées autour de Troie.

 

En descendant du côté asiatique de la Mer Egée, se trouve le sanctuaire d'Ephèse, consacré à Artémis, la vierge chasseresse, sœur d'Apollon. La déesse, qui aurait assimilé une très vieille déesse asiatique de la fécondité, était la protectrice des Amazones, comme elle guerrières et chasseresses, et comme elle indépendantes du joug des mâles.

Au reste, les Amazones passent pour les fondatrices de la ville d'Ephèse et de l'Artémision. Ephèse fut sans doute le lieu d'un conflit social et psychologique, patriarcat grec vs tradition matriarcale des Amazones (ou beaucoup plus ancienne), lesquelles furent plus tard aussi les prêtresses armées du sanctuaire. Ce conflit se prolongea jusqu'à l'arrivée des chrétiens. S'affrontent ici les points de vue des scientifiques qui se sont penchés sur la question : Pierre Devambez affirme que les Amazones ne sont venues que tardivement à Ephèse, devenant "ces sortes de génies funéraires que jamais jusqu'alors elles n'avaient été". L'archéologue allemand Bammer tente de prouver à l'aide de ses découvertes que les Amazones étaient déjà le symbole du combat pour la liberté des femmes et qu'elles représentaient un danger social réel pour les grecs. De plus, Artémis avait des rapports étroits avec la magie et la mort.

Artémis reste la tueuse de lions, la Potnia thérôn, hippôn, taurôn, qui se sert des signes animaux pour affirmer sa maîtrise du mâle, et ne veut connaître ce dernier que tué, châtré ou domestiqué. Castra, castigans, et castrans : la cohérence suggérée par les trois mots latins constitue l'unité sémantique de sa personne divine.

Plus tard, Artémis fut assimilée ou tout au moins apparentée, selon Pierre Grimal, à Hécate, déesse qui ne possède pas de mythe proprement dit.

Elle reste assez mystérieuse, caractérisée par ses fonctions et ses attributs plutôt que par des légendes où elle interviendrait. (...) Des traditions tardives lui donnent Circé comme fille. Or Circé est la tante de Médée.

Circé et Médée sont d'ailleurs parfois citées comme des avatars d'amazones. Toutefois, cette influence maléfique d'Artémis sur les ennemis naturels des Amazones, les grecs et le patriarcat totalitaire qu'ils représentent, peut se retourner au bénéfice de leur progéniture.

Hippolyte, fils de l'Amazone Antiopé et du héros Thésée, hors la fortune littéraire dont est surtout responsable sa marâtre Phèdre, a été l'objet d'un véritable culte, à Trézène comme à Athènes, lié précisément à son caractère virginal et à son goût pour la chasse, à l'évidence dûs à l'hérédité maternelle.

Mais Hippolyte n'est pas seulement un honnête jeune homme qui repousse un amour coupable; il fuit indistinctement toutes les femmes; seul d'entre les mortels, il dédaigne Aphrodite et lui refuse le moindre hommage. (...) Il n'a de passion que pour la vierge Artémis et célèbre son culte avec la ferveur et la charmante intransigeance de la jeunesse; d'une main pieuse, il tresse des couronnes fleuries pour la chevelure blonde de la déesse; il la suit dans le grand silence des bois et s'entretient avec l'invisible amie dont il reconnaît l'approche au divin parfum qu'elle exhale.

Le comportement d'Artémis sera nettement différent avec le fils d'Aristée, le grec Actéon, parce que son intérêt pour elle sera sans doute moins chaste.

 

Ce côté nocturne que les Amazones ont sans doute emprunté aux rôles maléfiques d'Artémis, ou aux leurs propres (les Scythes les appelaient oiorpata, tueuses d'hommes), est sans doute responsable de leur rapprochement avec les Erynies (ou Euménides), les déesses de la mort, aux fonctions assez semblables à celles des Walkyries (voir supra), et dont au moins le nom de l'une d'elles, Mégère, est passé dans le langage courant moderne. De même, Euripide assimile les Amazones aux Bacchantes dans l'œuvre qu'il intitule de leur nom. Ces compagnes et prêtresses du dieu Dionysos sont à la source des Bacchanales, fêtes romaines en l'honneur du dieu (Bacchus à Rome), où les femmes jouissaient d'une quasi totale liberté et avaient alors des pouvoirs multipliés. De là, la tentation est grande d'aller analogiquement jusqu'aux sabbats médiévaux ou contemporains et jusqu'aux sorcières. Ce ne serait pas fatalement s'éloigner des Amazones car, au bout de ce cycle, on retrouverait les Fées gauloises et le matriarcat celtique.

D'autres groupes de femmes, de nature non divine, ont été, comme les lemniennes, assimilés aux Amazones. Les Danaïdes, qui tuèrent aussi leurs maris, et surtout, les Gorgones. Pour Diodore, les Gorgones étaient elles-mêmes une tribu d'amazones et Persée le vainqueur de leur reine, Méduse. Leur situation, à l'est des Amazones de Lybie, permettrait de les assimiler aux Amazones d'Erythrée (Ethiopie), citées par plusieurs voyageurs.

Atalante, parce que son père ne voulait que des garçons et l'exposa dès après sa naissance, fut nourrie par une ourse. Devenue une belle jeune fille, elle préféra rester vierge, comme sa patronne Artémis (également protectrice des Amazones), et décida de ne prendre d'époux qui ne l'ait préalablement battue à la course à pied. Les prétendants furent nombreux. En général, Atalante leur laissait prendre une légère avance puis, les rejoignant et les dépassant soudain, elle leur transperçait le corps de sa lance.

Les victimes s'accumulèrent jusqu'à ce que le jeune Hippoménée eût l'idée de laisser tomber derrière lui, durant la course, quelques pommes d'or provenant du jardin des Hespérides que la belle, peut-être lassée de son jeu, perdit son temps à croquer, ce qui lui donna donc un époux.

Les héros grecs, Bellérophon et Thésée (voir supra) ont eu affaire aux Amazones, mais, plus que tout autre, Héraklès est celui dont le mythe en est le plus imprégné. Depuis son baptême (son nom signifie "gloire d'Héra", l'épouse de Zeus et la Mère des dieux) jusqu'à sa mort (causée par la jalousie de sa femme Déjanire), il semble bien que le principal héros grec soit en lutte quasi perpétuelle avec le pouvoir féminin, sous ces formes les plus matérielles (les Amazones), jusqu'aux plus symboliques (le Cerf).

L'un des travaux d'Héraklès est une agression directe à la protectrice des Amazones, Artémis. C'est la Biche aux pieds d'airain qu'il tue alors qu'elle avait été élevée et se trouvait sous la protection de la déesse. Le Jardin des Hespérides, qui sont des filles vivant à l'écart des hommes se trouve géographiquement situé au même endroit que les Amazones de Lybie, sur l'île Hespêra du Lac Tritonis en Cyrénaïque. N'y aurait-il pas identité de ces deux peuples féminins ? Evhémère prétend que les Oiseaux du Lac Stymphale étaient en fait les filles du roi Stymphalos qu'Héraklès massacra parce qu'elles avaient refusé de l'accueillir. Le sanglier (d'Erymanthe ?) est le signe d'Artémis en colère. C'est à Lerne, célèbre par la terrible Hydre que tua Héraklès, que les Danaïdes, les cinquante filles qui avaient égorgé leurs maris (voir supra), avaient enterré leurs cinquante têtes. Les Juments de Diomède, les Ecuries d'Augias ramènent à la symbolique du cheval (voir infra) et à la Déesse Mère.

Bien sûr, la mission donnée à Héraklès de s'emparer de la ceinture d'Hippolyté est une péripétie majeure du mythe. La reine des Amazones tenait sa ceinture, symbole de force et de pouvoir avant d'être symbole de chasteté ou virginité, de son père Arès. A l'arrivée du héros, Hippolyté consentit à lui donner sa ceinture. Mais Héra prit l'apparence d'une Amazone et provoqua une querelle. Héraklès tua donc Hippolyte et bon nombre d'Amazones avant de s'enfuir avec la ceinture. Une autre verson dit que la reine échangea sa ceinture contre sa sœur Ménalippé, capturée par les grecs dès le début du combat.

Clairement, les Amazones sont au cœur du mythe d'Héraklès. Paul Diel, recherchant le symbolisme du mythe, voit dans ses Travaux un ensemble d'épreuves purificatrices.

Le symbole "Héraclès, vainqueur de la reine des Amazones", exclut de l'histoire du héros attiré par la banalisation, l'attrait envoûtant d'un type féminin qui est plus généralement le danger menaçant les héros sentimentaux.

Mais comment considérer alors l'épisode d'Omphale ? De plus, c'est en Lydie, l'un des premiers pays que les Amazones soumirent, que le Héros grec est vendu comme esclave à la reine Omphale. Très amoureux, Héraklès se soumet totalement à sa maîtresse, se charge des travaux féminins, file la laine, se travestit en femme alors que la reine s'empare de son arme et revêt la peau de lion. Paul Diel dit que cette épisode et quelques autres viennent tempérer le côté solaire du héros. Peut-être aussi est-il l'aveu d'une victoire incomplète ?

 

Les dénominations mythe de la femme virile ou de la femme phallique concordent assez mal avec celui des Amazones, à cause précisément de leur féminité parfois exacerbée et exigeante (Thalestris, Antiopé...) et des rapports avec la Grande Mère, mais cependant correspondent à d'autres aspects du mythe ( leur homosexualité latente, leur goût pour la guerre...). De même, le mythe de la guerre des sexes ne semble dénommer qu'une partie de tout ce que traite celui des Amazones (la domination qu'elles exercent sur les hommes, la mort qu'elles leur réservent dans certains cas...). Tous deux sont donc plus que des mythes voisins, ainsi que celui du vagina dentata qui y est étroitement associé. De même, la Serrana espagnole, femme sauvage qui capture les hommes pour les mener dans son repère et leur faire subir les derniers outrages, est sans nul doute une lointaine descendantes des Amazones qui, dit-on, poussèrent leurs conquêtes jusqu'en Ibérie.

 

Pour terminer ce survol des mythes voisins, il convient de citer aussi les mythes des voisins des Amazones.

D'abord les Sauromates qui sont souvent confondus avec elles, comme chez Hérodote, ou supposés le produit de leurs amours. C'était peut-être le peuple qu'elles utilisaient pour perpétuer l'espèce. D'autres disent, comme Strabon, qu'elles utilisaient, pour ce faire, les Gargaréens, au cours de cérémonies nocturnes, rituelles et orgiaques. Quoiqu'il en soit, ce peuple reproducteur est bien sûr attesté par toutes les variantes.

Deux autres pays mythiques se sont trouvés au voisinage des Amazones. L'Atlantide, dont la reine lybienne Myrina, selon Diodore, extermina d'abord tous les mâles avant de soumettre le peuple et de lui accorder sa protection. De l'autre côté du monde, le pays des Amazones que découvrirent les conquistadores jouxtait celui qu'il voulait découvrir, Le Dorado. Là aussi, il y a eu parfois assimilation.

 

Cette polymorphie et cette intermythicité des Amazones sont des éléments qui font d'une mythocritique, qui ne peut que tendre vers l'exhaustivité, une tâche de longue haleine et touchant à un grand nombre de domaines divers et délimités de façon très variable. C'est pourquoi, à l'énumération des mythes associés, il est complémentaire de recenser les mythèmes rattachés à ce mythe. Ne serait-ce que pour établir une typologie des actants du mythe des Amazones.

 

III - VERS UNE TYPOLOGIE LITTERAIRE

 

1) Etymologie.

 

Déjà, Hérodote avait abordé le problème de l'étymologie du nom des Amazones. Mais, hélas, il s'est contenté de donner l'étymologie du mot , qui est le vocable scythe traduisant le µ grec et rien ne dit que la construction étymologique soit la même.

Les scythes appellent les Amazones Oiorpata ; ce mot signifie en langue grecque "tueuses d'hommes" ; car les scythes appellent l'homme oior, et pata veut dire "tuer".

 Cette simple affirmation est par ailleurs contestée par Emile Benvéniste. Cette querelle est donc une bonne introduction à une étude étymologique du mot Amazones car lui aussi soulève plusieurs interprétations. Michel Tichit en relève plus d'une douzaine. En fait, il est à craindre que chaque scientifique ou littéraire qui s'est penché sur la question a trouvé l'étymologie qui correspondait le mieux à sa propre vision du mythe. C'est d'ailleurs pourquoi il faut traiter cette question avant toute catégorisation.

Le seul initial autorise plusieurs lectures. S'agit-il d'un a privatif, comme le croit, entre autres, Hippocrate, ou d'un a augmentatif, voire d'un a unitaire dissimilé plus tard. Le reste du terme peut-être également interprété différemment. Provient-il de mazun, le sein ou de maza, le pain ? Enfin, le préfixe est-il le bon ? Car on peut aussi diviser le mot en ama, avec, associé à zun, la ceinture ou à zos , vivant.

De plus, il faut ajouter les étymologies non grecques. Le mot Amazones pourrait venir du slave, où le mot omocena signifie femme forte, comme de l'arménien, où il se traduirait par "femmes de la lune", c'est à dire adoratrices ou prêtresses d'Artémis dont la lune est le premier symbole.

Une dernière étymologie, proposée par Hérodien, serait celle d'Amazo, fils d'Ephesos, fondateur d'Ephèse (autre lien avec Artémis), lui-même produit des amours d'Achille et de Penthésilée, dans une variante peu connue du mythe. Cette version s'appuie sur l'emploi attesté du mot amazovides.

Ainsi, par le jeu des possibles étymologiques, se dessine une première typologie des Amazones :

- Les femmes au sein coupé (pour mieux tirer à l'arc),

- Les femmes au sein voilé (un seul sein montré),

- Les femmes à la belle poitrine (parce que dénudée ou volumineuse),

- Les femmes sauvages (mangeuses de chair),

- Les guerrières (à la ceinture d'Arès),

- Les vierges (à la ceinture d'Artémis),

- Les tueuses (qui vivent sans hommes),

- les lesbiennes (qui s'aiment entre elles),

- les femmes fortes (du slave),

- les prêtresses d'Artémis (les femmes de la lune en arménien)

- les filles d'Ephèsos (fondateur d'Ephèse).

Mais tout ceci doit être nuancé par les récits dont elles sont les héroïnes et par les attributs qu'on leur prête.

 

2) Les composants du mythe.

 

Après avoir analysé ce qu'on pourrait appeler les macrostructures du mythe (les récits fondateurs et les récits associés, contaminés ou engendrés par le mythe) et l'étymologie, il convient d'en repérer et recenser les microstructures. Celles-ci peuvent être classées en trois catégories, distinctes notionnellement mais inséparables fonctionnellement, les invariants (c'est à dire les segments narratifs ou figuratifs communs à plusieurs occurrences du mythe), les mythèmes (ou fragments narratifs, selon la définition de Lévi-Strauss, englobant les précédents), et les attributs (éléments figuratifs ou symboliques indissociables).

 

a) Les invariants.

 

Les Amazones sont d'abord des femmes. C'est en fait la seule chose que l'étymologie atteste clairement. Femmes hors normes, sans doute, parfois viriles ou phalliques, souvent revendicatrices, mais des femmes en totalité, fières de leur sexe et plus méprisantes à l'égard de l'autre que jalouses de son hypothétique supériorité.

Elles sont des barbares, au sens grec : des étrangères. Elles sont l'autre, vivant autrement et ailleurs. Elles sont toujours installées aux frontières du connu, du monde civilisé. Plus la civilisation grecque progresse vers leurs territoires et plus leurs frontières reculent. De même dans le Nouveau Monde, au fur et à mesure de la Conquista.

Quand elles ont besoin de l'homme, elles le prennent, l'utilisent et le rejettent d'une façon ou d'une autre. Ce sont ces variantes dans l'usage et le rejet du mâle qui aideront plus loin à les distinguer catégoriellement.

Les Amazones sont des conquérantes dans l'une ou l'autre des acceptions du terme. Tantôt elles jettent leur dévolu sur des territoires et les annexent, tantôt elles soumettent des peuples entiers. Elles savent aussi conquérir les cœurs, même parfois après la mort.

Enfin, elles sont indépendantes. Aussi bien sexuellement, on l'a vu, que socialement et politiquement. Nulle autre nation ne peut les soumettre, sans quoi elles n'existeraient pas. Cette indépendance naturelle leur fait préférer les moyens de mobilité individuels et en font, avant tout, des cavalières, mot dont un des sens modernes de leur nom est synonyme. Certains disent même que ce sont elles, à l'origine, qui ont domestiqué le cheval, animal qui leur est indissociable.

 

b) Les mythèmes.

 

Compte tenu de la multiplicité des légendes concernant les Amazones et des contradictions qu'on y trouve, là encore une étude en colonnes permettra une meilleure analyse des fragments narratifs définitoires.

A cela, il faut rajouter les quatre mythèmes les plus célèbres dont les héroïnes sont les Amazones d'Asie Mineure :

- Le neuvième des travaux d'Héraklès. La reine Hippolyté offre sa ceinture au héros grec. mais celui-ci la tue à cause d'Héra. Ce fragment narratif se divise lui-même en :

i) possession de la ceinture d'Arès,

ii) exigence de cette ceinture par Eurysthée pour sa fille,

iii) accord et don (ou refus, dans une variante) d'Hippolyté puis tromperie divine,

iv) mort de l'Amazone.

- La séduction d'Antiopé, sœur d'Hippolyté, par Thésée et dont le fruit des amours sera le bel Hippolyte (cf. supra : Mythes et croyances associés).

- Le combat de Penthésilée contre Achille :

i) bravoure de l'Amazone,

ii) sa mort,

iii) amour d'Achille,

iv) meurtre de son ami, le railleur Thersite.

- Les amours de Thalestris et d'Alexandre le Grand (cf. supra : Les Développements historiques du mythe).

Cette abondance de mythèmes parfois contradictoires prouve, s'il le fallait encore, les origines primitivement orales du mythe. Moses Finley constate le pouvoir de création de ce moment créateur :

Dans cette première phase, lorsque la tradition orale s'élaborait et demeurait vivante, le résultat fut donc un passé mythique créé à partir d'éléments disparates, différents par leur caractère et leur exactitude (factuelle), et dont l'origine (factuelle) se trouvait dispersée sur une large période de temps. La "tradition" ne se contentait pas de transmettre le passé, elle le créait.

De même, les traditions et les représentations plastiques donnent aux Amazones certains symboles et certains attributs particuliers.

 

c) Les attributs.

 

Le premier est donc le cheval. Premier surtout parce qu'il a le plus contribué à la fortune du mot mais aussi parce que l'inconscient collectif le rapproche fortement du mythe. Il n'est qu'à lire les premières lignes des douze pages qu'y consacrent Jean Chevalier et Alain Gheerbrandt.

Une croyance, qui paraît ancrée dans la mémoire de tous les peuples, associe originellement le cheval aux ténèbres du monde chthonien, qu'il surgisse, galopant comme le sang dans les veines, des entrailles de la terre ou des abysses de la mer. Fils de la nuit et du mystère, ce cheval archétypal est porteur à la fois de mort et de vie, lié au feu, destructeur et triomphateur, et à l'eau, nourricière et asphyxiante. La multiplicité de ses acceptions symboliques découle de cette signification complexe des grandes figures lunaires, où l'imagination associe par analogie la terre dans son rôle de Mère, son luminaire la lune, les eaux et la sexualité, le rêve et la divination, la végétation et son renouvellement périodique.

 

Notons seulement que le cheval est associé autant à la terre (le versant agricole du matriarcat primitif ?) qu'à la lune (premier symbole d'Artémis) qu'à la Grande Mère, l'eau, la mort, tous symboles étroitement associés aux Amazones.

 

Les Amazones sont représentées tantôt habillées de pantalons de tissu et coiffées d'un bonnet en peau de renard (cf. infra, annexe D), tantôt revêtues d'une robe traditionnelle grecque ou laissant un sein dénudé. Les représentations les plus anciennes semblent être les premières, les autres motivées par une assimilation plus politique aux jeunes filles spartiates. Leur reine peuvent avoir un plumet. Jamais elles n'apparaissent nues ou, encore moins, avec un sein atrophié ou supprimé.

 

L'armement des Amazones est particulier. Leur arme la plus fréquente est la hache bipenne, la sagaris ou labrys, également symbole de la fécondité mais remontant sans doute beaucoup plus loin. Elles se protègent avec un bouclier léger, la pelta, possédant une ou deux ouvertures échancrées, ce qui en fait lui donne sensiblement la même forme que la sagaris. Ces deux armes, parce que "cornues", en forme de croissant, ramènent à la lune et à la symbolique lunaire d'Artémis.

 

Selon le Dictionnaire des littératures, le lys était leur emblème. La symbolique virginale liée à cette fleur expliquant ce choix. Les rois de France, l'adoptant à leur tour, ont-ils voulu s'associer à la vaillance mythique des Amazones (comme peut-être, avant eux, les biographes d'Alexandre le Grand ou celui de la famille d'Este), à la pureté ou à l'apparence phallique du lys ? La même source leur donne la cornemuse comme instrument, ce qui concorde avec les traditions très matriarcales des celtes.

Enfin, Robert Graves attribue aux Amazones l'usage d'un signe de la main d'origine phrygienne (trois doigts levés, le pouce, l'index et le médius, et deux repliés, l'annulaire et l'auriculaire) qui était celui de la bénédiction au nom de Myrina. Ce signe a été repris par la suite par l'église catholique pour symboliser la trinité.

 

3) Classement.

 

Ce qui différencient de la façon la plus pertinente les multiples Amazones du mythe, c'est d'abord leur attitude envers les hommes. Secondairement seulement vient leur mode de vie sociale. C'est pourquoi, pour établir une typologie des diverses Amazones et de leurs avatars, sous leurs différents masques et dans leurs multiples occurrences littéraires, il est intéressant de croiser ces divers traits distinctifs. Ainsi se dégageront de grands types d'Amazones dont il faudra ensuite rechercher les traces et prouver la validité dans la littérature mondiale.

Ainsi, il est maintenant possible, en les regroupant par affinités et/ou périodes historico-littéraires, d'étudier structurellement le mythe des Amazones dans les textes. Un plan de travail transversal pourrait alors avoir comme structure la dominante typologique d'une période donnée, sans d'ailleurs pour cela que cette dominante oblige à se cantonner dans la période étudiée. Ce qui serait combiner diachronie et synchronie autour d'un type précis d'Amazones littéraires.

Les grandes parties de ce plan, différant bien sûr sensiblement d'avec la typologie sommaire ci-dessus, pourraient se présenter ainsi :

 

a) La Tribale primitive.

Etude comparative des historiens antiques (Hérodote, Diodore, Strabon, etc.) et des rapporteurs des découvertes du Nouveau Monde (Colomb, Orellana). Fortune des Amazones dans le théâtre grec (en particulier Euripide et Eschyle) et hypothèse de Jan Jakob Baschofen. Première approche de la science-fiction avec la première période des récits d'aventures (Claude Veillot, Jean Mazarin, Robert Bloch).

 

b) La Médiévale tyrannique.

A la lumières des travaux de René Nelli (L'Erotique des troubadours), recherche de correspondances entre des coutumes matriarcales, une revendication féminine latente et la fin amor (Jauffré Rudel, Chrétien de Troyes). Rapprochements avec L'Astrée d'Honoré d'Urfé. Mythe de la Serrana en Espagne (Fernando de Rojas, Juan Ruiz).

 

c) La Guerrière de la Renaissance.

Exploration des sommes italiennes (Orlando furioso de l'Arioste, la Téséïda de Boccace et la Gerusalemme liberata du Tasse). Etude de la fortune des Walkyries (Wagner) et des Amazones de Bohème (plusieurs œuvres allemandes ou hongroises peu connues ont Libussa ou Wlasta comme héroïnes éponymes). Les sagas islandaises. Le sort fait aux Amazones dans le cadre de l'"heroic-fantasy" moderne (Catherine L. Moore).

 

d) L'Indépendante romantique.

Du garçon manqué contestataire (Lamiel) et de la femme forte (la Sanseverina) de Stendhal jusqu'à la femme sans coeur balzacienne (Madame d'Espard, Madame de San-Réal), le Romantisme est peuplé d'Amazones qui n'agissent pas toujours masquées. La poésie, parnassienne entre autres (Banville, Hérédia), s'inspirent quelque peu du mythe.

 

e) La Féministe d'après-guerre.

De Colette (Chéri, 1920) à Monique Wittig (les Guérillères, 1969), en passant par Valérie Solanas (SCUM) et Françoise d'Eaubonne (les Bergères de l'apocalypse, 1978), nombreuses sont les féministes qui ont utilisé ou laissé émerger le mythe des Amazones. La science-fiction aussi (Marion-Zimmer Bradley) a suivi ce mouvement, parallèlement avec une résurgence très éclectique du mythe provoquée par le cinéma et la bande dessinée (voir annexes B et C).

 

f) L'Individualiste contemporaine.

Enfin, il semble que la plupart des dernières occurrences d'Amazones se fassent, depuis le milieu du vingtième siècle, sous l'avatar de la femme fatale, bien que celle-ci, bien sûr, ait été bien connue auparavant. Le roman noir américain en présente beaucoup mais il semble que de nouvelles tendances se dessinent, tantôt plus violentes et égocentriques, (Marc Behm), tantôt combinant agressivité et érotisme (Marc Cholodenko), ou mythe et féminisme (Françoise d'Eaubonne, Christiane Singer).

 

Bien sûr, ces frontières sont perméables et beaucoup de problématiques sont communes à plusieurs types. Pourtant elles paraissent en général suffisamment spécifiques pour engager l'étude. Mais seul un travail de lecture et d'analyse pourra prouver la validité de cette tentative de catégorisation.

 

CONCLUSION

 

Aussi riche narrativement, par sa multiplicité de récits, qu'actantiellement, par ses héroïnes diverses et polysémiques, le mythe des Amazones correspond, peut-être plus qu'aucun autre à la définition générale du mythe que nous avons choisie en début de recherche. S'il est absurde de dire qu'une vérité générale est plus générale ou plus vraie qu'une autre, il ne l'est pas de constater que cette vérité a des implications humaines des plus importantes.

Les récits rapportant les faits, gestes et pensées de Brunehilde, Hippolyté, Myrina, Penthésilée, Wlasta, et de toutes les autres Amazones, mythiques, historiques ou littéraires, ramènent aux problèmes essentiels et existentiels que l'être humain a eu à résoudre in illo tempore et tout au cours de son périple historique sur la planète. Pour la plupart, ses questions prennent une acuité étonnamment moderne.

Derrière cette révolte des Amazones, il y a les origines magiques et sacrées de l'homme, il y a le remplacement d'une société agricole basée sur la famille et la puissance de la Mère par un monde de chasse et de guerre. Il y a le pouvoir dont s'est emparé le mâle de l'espèce pour en faire un totalitarisme et dont il a usé à l'inverse de ce qu'il voulait supplanter, ses principales valeurs devenant la force, la violence et l'utilisation égocentrique de la planète. Il y a dans la lutte des Amazones autant un prélude à l'éco-féminisme contemporain qu'une tragique et dérisoire rébellion devant le sort qui leur était promis par les hommes vainqueurs de cette guerre des sexes, sort que trois mille ans de luttes des femmes n'a qu'à peine amélioré dans certains pays, voire continents. Il y a la perte de la sacralité de la femme, remplacée, dans la plupart des cas, par de faux dieux mâles despotes, guerriers et vengeurs, qui sévissent encore autant contre la femme que contre l'humanité.

C'est pourquoi l'étude de ce mythe doit tenter de le cerner dans toutes les parties du monde et dans toutes les formes d'expression. L'analyse ne doit pas être que curieusement historique, scientifiquement ethnologique, didactiquement psychologique ou littérairement érudite. En tous cas, pas seulement. Le comparatiste devra utiliser toutes ces disciplines, et dans toutes leurs formes, pour étudier la fortune du mythe des Amazones.

La lecture des textes historiques et littéraires ne devra pas faire oublier celle des textes scientifiques (archéologiques, psychologiques, ethnologiques...), qui sont consacrés à ces questions et qui tentent d'une façon ou d'une autre, d'y répondre. Pour ce faire, il ne faudra négliger aucunes des formes d'expression susceptibles d'éclairer tel aspect éclairant du mythe ou tel autre en révélant une vision nouvelle. L'art lyrique et la peinture devront être explorés dans cette optique mais aussi le cinéma et la bande dessinée, arts modernes mais qui tentent à toute allure de rattraper le temps mythique.

La distinction mythe et archétype, si elle permet une clarification de l'étude, oblige cependant à une approche psychologique plus fouillée et différemment structurée. Dans le même sens, la projection sur le carré sémiotique de la catégorie masculin/féminin appliquée à notre sujet permet de positionner quatre types fondamentalement distincts :

- la guerrière mutilée,

- la séductrice mutilante,

- la prêtresse-vierge (angélique),

- l'Amazone idéale (androgyne).

 

La combinaison des termes catégoriels ainsi mis en évidence avec le corpus à explorer permettra sans doute d'élaborer un plan d'étude plus approfondi à l'exemple de celui qui suit, évidemment temporaire et devant être soumis à l'épreuve de la confrontation textuelle.

 

Ce qu'on appelle aujourd'hui la littérature émergente s'enrichit très vite des apports du mythe (la science-fiction, naturellement, mais aussi le roman policier et la littérature érotique). Quant à la littérature traditionnelle, que l'on a commencé à structurer et à explorer supra et qui ne sera donc qu'une partie, mais la plus vaste, du travail à venir, il paraît bien qu'elle déborde d'excitantes richesses et fasse de passionnantes promesses. Une Terre littéraire des Amazones qui semble donc un véritable El Dorado, une île fabuleuse mais à laquelle nous n'avons encore pu, pour l'instant, accoster complètement.

Mais, au moins, l'ancre a-t-elle été jetée à proximité...

 


 

 

Annexe A - Opéra

 

Ne serait-ce qu'à cause de Wagner et de sa Tétralogie, une étude comparée des productions lyriques irradiées par le mythe des Amazones doit s'avérer particulièrement enrichissante.

 

Discographie :

 

BIZET, Georges, Carmen, Opéra en quatre actes d'après la nouvelle de Prosper Mérimée, Livret de Meilhac et Halévy, Première à Paris, à l'Opéra-Comique, le 3 mars 1875. Orchestre philarmonique de Strasbourg sous la direction d'Alain Lombard, Paris : Erato, 1974.

 

PURCELL, Henry, the Fairy queen, Opéra dramatique en cinq actes d'après A Midsummer-night's dream de Willam Shakespeare, Première en 1692ou 1693 en Angleterre. The English baroque solists & the Monteverdi choir sous la direction de John Eliot Gardiner à Götingen en 1981, Hamburg : Polydor, 1982.

 

WAGNER, Richard, la Walkyrie, Drame musical en trois actes, livret de Richard Wagner (1ère journée de sa Tétralogie), Première à Bayreuth le 14 août 1876. Orchestre du Festival de Bayreuth sous la direction de Daniel Barenboim en 1992, Teldec Classics International, 1996.

 

WAGNER, Richard, Siegfried, Drame musical en trois actes, livret de Richard Wagner (2ème journée de sa Tétralogie), Première à Bayreuth le 16 août 1876. Orchestre du Festival de Bayreuth sous la direction de Daniel Barenboim en 1992, Teldec Classics International, 1996.

 

WAGNER, Richard, le Crépuscule des dieux, Drame musical composé d'un prologue et de trois actes, livret de Richard Wagner (3ème et dernière journée de sa Tétralogie), Première à Bayreuth le 17 août 1876. Orchestre du Festival de Bayreuth sous la direction de Daniel Barenboim en 1992, Teldec Classics International, 1996.

 


 

 

Annexe B - Cinéma

 

Il semble que le cinéma, en à peine plus d'une cinquantaine d'années, cherche à reprendre à son compte l'enseignement mythique que la littérature était jusqu'à présent seule à véhiculer. Les diverses catégories repérées précédemment y demeurent tout à fait valides. On retrouve la tribale pacifique et féminine (Tarzan and the Amazons) comme la féministe agressive (the Female bunch) et la revendication moderne (Allein unter frauen). La séductrice comme la femme fatale (Last Seduction) trouvent aussi leur place. Sans doute à cause de l'aspect visuel, les divers types d'Amazones se sont multipliés au cinéma.

 

Filmographie :

 

ADAMSON, Al, the Female bunch (les Amazones du désir), USA, 1971 (avec Russ Tamblyn, Jenifer Bishop).

ALMODOVAR, Pedro, Matador, Espagne, 1985, (avec Asumpta Serna).

BAKER, Roy Ward, Moon zero two (Alerte satellite 02), G.B., 1970 (avec James Olson, Catherine Schell).

BERNDS, Edward, Queen of outer space (La Reine de l'espace), USA, 1958 (avec Zsa Zsa Gabor, Eric Fleming).

BLIER, Bertrand, Calmos, France, 1976 (avec J. Rochefort, J.P. Marielle, B. Blier).

CARRERAS, Michaël, Prehistoric women (Les Femmes préhistoriques), USA, 1966 (avec Martine Beswick).

CHU, Yin Ping, les Sept Magnifiques, Japon, 1984 (avec Venus Lin).

CIMBER, Matt, Hundra, USA, 1990 (avec Laurene Landon).

DAHL, John, Last seduction, Prix de la critique au Festival 1994 du roman policier de Cognac, ITC, 1993 (avec Linda Fiorentino, Peter Greg).

DALLAMANO, Massimo, Venus im pelz (La Vénus en fourrures), 1969 (avec Laura Antonelli).

DANTE, Joe, (et Carl GOTTLIEB, John LANDIS) Amazon women on the moon (Cheeseburger film sandwich), USA, 1987 (avec Ralph Bellamy, Rosanna Arquette, Michelle Pjeiffer).

DAY, Robert, She (la Déesse de feu), USA, 1964 (avec Ursula Andress et Peter Cushing).

DEIN, Edward, Leech woman (la Femme sangsue), USA, 1960 (avec Coleen Gray).

DEMME, Jonathan, Cinq Femmes à abattre,USA, 1974 (avec Juanita Brown, Barbara Steele, a "Renegade Women Co-productions").

EDMONDS, Don, Harem (Ilsa, gardienne de harem), USA, 1975, (avec Dyanne Thorne).

FELLINI, Federico, la Cité des femmes, Italie, 1979 (avec Anna Prucnal et Marcello Mastroianni).

FRANCISCI, Pietro, Hercule et la reine de Lydie, 1958 (avec Christopher Reeves, Sylvia Koscina).

FRANCO, Jesus, la Ciudad sin hombres, Espagne, 1970 (avec Shirley Eaton).

GANTILLON, Bruno, Servante et maîtresse, 1976 (avec Andréa Ferreol, Victor Lanoux).

GARTNER, James, Golden Temple Amazons (Les Amazones du Temple d'or), USA, 1986 (avec Joan Virly).

GRANIER-DEFERRE, Pierre, Cours privé, France, 1986 (avec Elisabeth Bourgine, Michel Aumont).

GLASER, Paul-Michaël, Amazones, .

GUEST, Christopher, Attack of the 50 feet woman (l'Attaque de la femme de 50 pieds), USA, 1995, (avec Daryl Hannah).

HILTON, Arthur, les Femmes-chats de la Lune, USA, 1953.

JURAN, Nathan, Attack of the 50 feet woman, USA, 1958.

JUSTMAN, Robert, Planète Terre, (avec J. Saxon, D. Muldaur).

LAFLEUR, Jean, She-wolf of the SS (Ilsa, la louve SS), USA, 1974 (avec Dyanne Thorne).

LAMONT, Charles, Abbott and Costello go to Mars, USA, 1953.

LAWTON-, J.F., Cannibal Women in the avocado jungle, USA, 1988 (avec Shannon Tweed, Adrienne Barbeau)

LEONVIOLA, Antonio, les Gladiatrices, 1962.

LOSEY, Joseph, Eva, USA, 1962 (avec Jeanne Moreau).

LOSEY, Joseph, Modesty Blaise, USA, 1965 (avec Monica Vitti, Rossella Falk).

MEDAK, Peter, Romeo is bleeding (Tueuse de flic), USA, 1958 (avec Lena Olin, Gary Oldman, Juliette Lewis).

NEGRONI, Baltassare, l'Amazzone mascherata (l'Amazone masquée), Italie, 1914, (avec Francesca Bertini).

NESHER, Avi, She, USA, 1985 (avec Sandahl Bergman).

NEUMANN, Kurt, Tarzan and the Amazons, (Tarzan et les Amazones), 1945 (avec Brenda Joyce, Johnny Weissmuller).

PETRI, Elio, la Dixième victime (la Decima Vittima), 1966 (avec Ursula Andress, Marcello Mastroiani).

REITMAN, Ivan, Cannibal Girls, 1973 (avec Andrea Martin).

ROTH, Cy, Fire maidens from outer space, G.B. 1956.

SALA, Vittorio, la Reine des Amazones, 1960 (avec Gianna Maria Canale).

SCHROEDER, Barbet, Maîtresse, 1976 (avec Bulle Ogier, Gérard Depardieu).

SCOTT, Ridley, Thelma et Louise, USA, 1990 (avec Susan Sarandon et Geena Davis).

SIODMACK, Kurt, Love slaves of Amazons (Esclaves des Amazones), 1958 (avec Don Taylor).

SJÖBERG, Alf, Mademoiselle Julie, Suède, 1951 (avec Anita Björk).

VERHOEVEN, Paul, Basic instinct,USA, 1992 (avec Sharon Stone, Michael Douglas).

WEISS, Don, Amazones, USA, (avec Elaine Stewart, John Derek).

WOLCOTT, James L., Wild women of Wongo (les Femmes sauvages de Wongo), (avec Jean Hawkshaw).

WORTMANN, Sönke, Allein unter frauen (Seul avec les femmes), Allemagne, 1994 (avec Jennifer Nitsch, Thomas Heinze).

YOUNG, Terence, les Amazones, USA, 1975.


 

 

Annexe C - Bandes Dessinées

 

A la même période et selon, sensiblement, les mêmes critères, la bande dessinée évolue, du moins quant au mythe des Amazones, de la même façon que le cinéma. D'ailleurs parfois, les mêmes héros et héroïnes, sinon les mêmes Amazones, s'y retrouvent. Ainsi, dans cette forme d'expression alliant le textuel, le graphique et le plastique, on retrouvera les mêmes émergences du mythe : tribales agressives, féministes, héros viril en mauvaise posture, passagère bien sûr, la plupart du temps, et cætera.

 

 

Bibliographie :

 

Anonyme, les Dévoreuses d'hommes, in Jungla, mensuel nº 32, Paris : Elvipress, mars 1973.

Anonyme, les Bêtes, in Psycho, nº 1, Paris : Les Editions de Poche, 1972, pp. 39-42.

Anonyme, l'Ile des orgies, in Jungla, mensuel nº 6, Paris : Elvipress, 1970.

BELLAMY, Garth, la chasse à l'homme, in Charlie mensuel, nº122, Paris : Charlie, 1979, pp. 82-98.

BULANADI, Danny, & ROSTLER, William, Tarzan, au pays des Amazones, d'après Edgar Rice Burroughs, in Tarzan, nº 54, Paris : Sagédition, 1978, pp. 35-49.

CUVELIER, Paul, & VAN HAMME, Jean, Epoxy, Paris : Horus, 1977, 84 p.

ENEG, Kageena, in les Hordes de Phobos, nº1, Paris : Futuropolis, 1974, pp. 27-31.

FUENTE, Victor de la, Mathaï Dor, la nuit des temps, Paris : Hachette, 48 p.

GARCIA, Luis, & MC GREGOR, Donald F., les Prêtresses de Diane, in Vampirella, nº6, New York : Warren Publishing Co, & Paris : Publicness, 1971, pp. 23-34.

GRAHAM, Billy, & FOX, Gardner, Amazonia, l'œil d'Oisirios, in Vampirella, nº8, New York : Warren Publishing Co, & Paris : Publicness, 1971, pp. 56-63.

JERONATON, Amazones, in Métal Hurlant, nº 92 à 97, Paris : Les Humanoïdes Associés, 1983.

PELLAERT, Guy, & BARBIER, Pierre, les Aventures de Jodelle, Préface de Jacques Sternberg, Paris : Eric Losfeld, 1966, 100 p.

PELLAERT, Guy, & THOMAS, Pascal, Pravda, la survireuse, préface d'Henry Chapier, Paris : Eric Losfeld, 1968, 72 p.

ROBBINS, Trina, Montezuma's revenge, in Girl fight comics, #2, Berkeley : Print Mint, 1974, pp. 1-10.

ROSINSKI & VAN HAMME, le Grand Pouvoir du Chninkel, Tournai : Casterman, 1988, 168 p.

SERAFÍN, Carmen, Underground II, Madrid : Gisa Ediciones S.A., 1975, 104 p.

STURGEON, Fulbert, The Amazons on the field of honnor, in Amazon comics, San Francisco : Rip of Press, 1972.


 

Annexe D - Arts plastiques

 

En dehors de la très grosse production grecque (mais romaine et scythe, également) en matière de statuaire, de décors sur poteries et céramiques (production qui trahit d'ailleurs l'énorme intérêt que portaient les grecs aux Amazones), peu de peintres et d'artistes de notre ère se sont inspirés de ce mythe. Il y a le tableau célèbre de Rubens et celui, moins connu qu'il a peint avec Brueghel l'Ancien. On peut aussi citer l'artiste contemporaine Léonor Fini, très inspirée par la magie féminine, mais cela s'arrête à peu près là. Compte tenu de l'importante production antique et de la fortune du mythe dans les autres arts, on peut se demander les motifs de cette étonnante carence.

 


 

Iconographie :

 

ANDOCIDES, les Amazones, Paris : Musée du Louvre, v. IVe siècle av. JC.

Anonyme, Achille et Penthésilée,Amphore attique à figures noires d'Exékias, Londres : British Museum, v. 540 av. J.C.

Anonyme, Amazone à cheval, Statuette d' art romain, Naples : Musée archéologique, v. IIe siècle.

Anonyme, Amazone combattant avec un hoplite, Cratère à volutes, Palerme : Musée national, v. 460 av. J.C.

Anonyme, Amazonenrelief, relief provenant du temple d'Artémis d'Ephèse, Vienne : Kunsthistorisches Museum, v. Ve siècle av. J.C.

Anonyme, Amazones au combat, Sarcophage "Fugger" du temple d'Artémis d'Ephèse, Vienne : Kunsthistorisches Museum, v. Ve siècle av. J.C.

Anonyme, Combat des Grecs et des Amazones, Temple d'Apollon à Phigaleia, Londres : British Museum, v. Ve siècle av. J.C.

Anonyme, Culte saisonnier de la fécondité. Sceau de Mycènes, v. 1400 av. J.C. D'après A. EVANS, JHS, 21, 1910, 108, fig. 4. & cité par Robert TRIOMPHE in le Lion, la vierge et le miel, op. cit. p. 83.

FINI, Léonor, Oeuvres diverses.

BRUGHEL, Jan dit "l'Ancien" & RUBENS, Paul, le Combat des Amazones, Huile sur bois, 94 X 124 cm, Postdam : Bildergalerie, v. 1599.

LE MOULT, K., Amazones, in J.M. Lo Duca, Nouveau dictionnaire de sexologie, op. cit. tome 1, p. 32., 1965.

PHIDIAS, (attribué à), Amazone, Rome : Musée du Vatican, v. 490-430 av. J.C.

RUBENS, Paul, le Combat des Amazones, Huile sur bois, 121 X 165 cm., Munich : Alte Pinakothek, v. 1616 -1618.

 


 

BIBLIOGRAPHIE

 

I - OUVRAGES GENERAUX

 

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II - ARTICLES & COMMUNICATIONS

 

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BAMMER, A., Amazonen und das Artemision von Ephesos, in Revue archéologique, 1, 1976, pp. 91-102.

BERNARD, Jean-Louis, article Amazones du Dictionnaire de l'insolite et du fantastique, Paris : Editions du dauphin, 1971, 351 p.

BOYER, Régis, Femmes viriles, in BRUNEL, P., Dictionnaire des mythes littéraires, op.cit., pp. 593-596.

CAMPION-VINCENT, Véronique, la Belle époque in Les Temps Modernes, août 1966, pp. 318-345.

DEMOUGIN, Jacques, (sous la direction de) article Amazones du Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures française et étrangères, anciennes et modernes, Paris : larousse, 1985, p. 59.

DEVAMBEZ, Pierre, les Amazones et l'Orient, in Revue archéologique, 2, 1976, pp. 265-280.

GLIKSOHN, Jean-Michel, le Mythe de la guerre des sexes, in GRASSIN, J.M., Mythe, image, représentation, op. cit.

LAROUSSE, Pierre, articles Amazones, Penthésilée, et Wlasta du Grand Larousse Encyclopédique du XIXe siècle, 15 Vol.+ 2 supp., Paris : Larousse, 1866.

LO DUCA, Jean-Marie (sous la direction de), article Amazone du Nouveau Dictionnaire de sexologie, 10 vol., t.I, pp. 29-33, Propera (sans lieu), 1972.

MIGUET, Marie, Androgynes, in BRUNEL, P., Dictionnaire des mythes littéraires, op.cit., pp. 57-77.

SECHAN, Louis, la Légende d'Hippolyte dans l'antiquité, in Revue des études grecques, XXIV, 1911, reéd. New-York : Johnson Reprint, 1965, pp. 105-151.

TICHIT, Michel, le Nom des Amazones : étymologie, éponymie et mythologie, in Revue de philologie, Paris : 1991, LXV, 1, pp. 229-242.

VAL JULIÁN, Carmen, Nouveau monde : nouveaux monstres ? in Des Monstres, ouvrage "Hors Collection", tiré à part, des Cahiers de Fontenay, ENS Fontenay/Saint-Cloud, 1994, pp. 153-166.

 

III - CORPUS

 

1) Antiquité gréco-romaine :

 

APOLLONIOS DE RHODES, Argonautiques, éd. de Francis Vian, trad. Emile Delage, Paris : Les Belles Lettres, 1974, tome I, 286 p.

ARISTOPHANE, Théâtre complet, tome II, édition de Marc-Jean Alfonsi, Paris : Garnier frères (GF nº 116), 1966, 446 p., et édition de Victor-Henry Debidour, Paris : Gallimard (Folio classique nº1790), 1966, 514 p.

DIODORE DE SICILE, Bibliothèque historique, Ed. allemande, 1829 pour le texte grec et trad. A.F. Miot, Paris : Didot, 1834 pour le livre II - Ed. et trad. de Bibiane Bommelaer, Paris : Les Belles Lettres, 1989, 152 p. pour le livre III - Ed. et trad. de Paul Goukowski, Paris : Les Belles Lettres, 1976, 280 P. pour le livre XVII.

ESCHYLE, Théâtre complet, éd. et trad. d'Emile Chambry, Paris : GF, Flammarion, 1964, 254 p.

EURIPIDE, Tragédies complètes, éd. de Marie Delcourt-Curvers, tomes I et II, Paris : Gallimard, collection de La Pléiade, 1962, réed. coll. Folio nº 2104 et 2105, 1460 p.

HERODOTE, Histoire, livre IV, éd. et trad de Ph. E. Legrand, Paris : Les Belles Lettres, 1960, 205 p.

HIPPOCRATE DE COS, Des airs, des eaux et des lieux, in De l'Art médical, éd. de Danielle Gourevitch, trad. d'Emile Littré, Paris : Librairie Générale Française (le Livre de poche, Bibliothèque classique nº704), 1994, 608 p.

HOMERE, l'Iliade, éd. et trad. de Mario Meunier, Paris : Albin Michel, 1956, rééd. le Livre de poche nº 1063, 1992, 576 p.

HOMERE, Oeuvres complètes, (tome 1 : l'Iliade), traduites du grec par Frédéric Mugler, texte bilingue présenté par Claude-Michel Cluny, Paris : Editions de la Différence, s.d., 856 p.

OVIDE, Pontiques, livre III, éd. et trad. de Jacques André, Paris : Les Belles Lettres, 1977, 196 p.

OVIDE, l'Art d'aimer, éd. de Hubert Juin, trad. de Henry Bornecque, Paris : les Belles Lettres, 1924 et Gallimard, 176 p.

PLINE L'ANCIEN, Histoire naturelle, l. V (1ère partie : l'Afrique du Nord), éd. de Jehan Desanges, Paris : Les Belles Lettres, 1980, 504 p.

QUINTE-CURCE, Histoires, éd. et trad. de H. Bardon, t. 1, Paris : Les Belles Lettres, 1947, 214 p.

QUINTUS DE SMYRNE, la Suite d'Homère, livre I, éd. et trad. de Francis Vian, Paris : Les Belles Lettres, 1963, 184 p.

STRABON, Géographie (l. XI), Ed. de François Lasserre, t. 8 , Paris : Les Belles Lettres, 1975, 184 p.

TACITE, Oeuvres complètes, éd. et trad. de Pierre Grimal, Paris : Gallimard (coll. de la Pléiade), 1990, 1188 p.

VIRGILE, l'Enéïde, livres VII à XII, éd. de René Durand, trad. d'André Bellesort. Paris : Les Belles Lettres, 1936, 258 p.

 

 

2) Du moyen-âge à nos jours :

 

AGRIPPA VON NETTESHEIM, Heinrich Cornelius, De la supériorité des femmes, opuscule traitant de la noblesse et de l'excellence du sexe féminin, et de sa supériorité sur le masculin, 1569, rééd. Paris : Dervy Livres, 1986, 100 p.

ARIOSTO, Ludovico dit L'Arioste, Orlando furioso (le Roland furieux), éd. et trad. d'Italo Calvino, Paris : GF-Flammarion, 1982, 350 p.

BAGNYON, Jehan, l'Histoire de Charlemagne (parfois dite Roman de Fierabras), éd de Hans-Erich Keller, Genève : Droz (Textes littéraires français), 1992, pp.72-80.

BALZAC, Honoré de, la Duchesse de Langeais suivi de la Fille aux yeux d'or, édition de Rose Fortassier, Paris : Gallimard (coll. Folio nº 846), 1976, 416 p.

BALZAC, Honoré de, le Lys dans la vallée, édition de Nicole Mozet, Paris : Garnier-Flammarion (coll. GF nº 254), 1972, 318 p.

CALVINO, Italo, Si par une nuit d'hiver un voyageur, trad. de Danièle Sallenave et Françoise Wahl, Paris : le Seuil, 1981, 290 p.

CAMUS, Albert, la Peste, Paris : Gallimard (coll. folio nº42), 1947, 288 p.

CERVANTES SAAVEDRA, Miguel de, Obras completas, t. 2, ed. por Angel Valbuena Prat, Madrid : Aguilar, 1970, 2096 p.

COLÓN, Cristóbal, Journal de bord, Edition de Michel Balard, traduction de Soledad Estorach et Michel Lequenne, Paris : Imprimerie Nationale (coll. Voyages et Découvertes), 1992, 256 p.

FOSCOLO, Ugo, l'Ultime Déesse, présent. et trad. de Michel Orcel, Paris : La Différence (Coll. Orphée nº24), 1989, 128 p.

GAUTIER, Théophile, Mademoiselle du Maupin, éd. d'Alain Buisine, Paris : le Livre de poche (nº 4288), 1994, 416 p.

HERNANDEZ, Florence, l'Etat de garce, Pourquoi et comment vivre comme une garce, Paris : Albin Michel, 1995, 208 p.

KLEIST, Heinrich Von, Penthésilée, intr. et trad. de Julien Gracq, Paris : JoséCorti, 1954, 128 p.

LOUYS, Pierre, la Femme et le pantin, Paris : Borel, 1899, 200 p.

MARIVAUX, La Colonie, in Théâtre complet, éd. de Marcel Arland, Paris : Gallimard (coll. de la Pléiade), 1949, 1570 p., pp. 637-672 (et 1545-1546 pour les notes).

MERIMEE, Prosper, Carmen, Ed. de Rafaèl Pividal, Paris : Mille et une nuits, 1994, 112 p.

le Premier livre d'Amadis de Gaule, publié sur l'éd. originale par Hugues Vaganay, nouvelle éd. par Yves Giraud, t.

II, Paris : Nizet, 1986, pp. 354-371.

MERLE, Robert, l'Île, Paris : Gallimard, 1962, réed. coll. Folio nº583, 1994, 700 p.

MERTENS, Pierre, Perdre, Paris : Fayard, 1984, réed. Le Seuil, coll. Points, nº R443, 1991, 372 p.

MONTAIGNE, les Essais, livre III, éd. d'Alexandre Micha, Paris : GF-Flammarion, 1979, 378 p.

RACINE, Phèdre, éd. de Xavier Darcos, Paris : Hachette, 1991, 192 p.

ROJAS, Fernando de, la Comedia o tragicomedia de Calisto y Melibea (la Celestina), ed. de Manuel Criado de Val, Madrid : Salvat (Biblioteca basica nº 75), 1970, 190 p.

RUIZ, arcipreste de Hita, Juan, el Libro del buen amor, ed. de Joaquin Rafel Fontanals, transc. de Lidia Pons Griera, Barcelona : Brughera (Libro clásico nº37), 1971, 448 p.

SACHER-MASOCH, Contes et romans, éd. de Georges-Paul Villa, Paris, Tchou/Cercle du livre précieux, 1967, 3 vol. de 452, 428 & 480 p.

SHAKESPEARE, William, Plays, sonnets and poems, London : Chancellor Press, 1982, 1024 p.

SINGER, Christiane, la Guerre des filles, Paris : Albin Michel, 1981.

SOLANAS, Valérie, S.C.U.M., le premier manifeste de la libération des femmes, présentation par Christiane Rochefort, Paris : Olympia, 1971.

Stendhal, Lamiel, édition de Jean-Jacques Hamm, Paris : GF-Flammarion, 1993, 383 p.

STRINDBERG, August, la Danse de mort, trad. d'Alfred Jolivet et Georges Perros, Paris : L'Arche , 1964, l'Avant-scène nº 305 du 15 février 1964, 42 p.

STRINDBERG, August, Mademoiselle Julie, trad. de Boris Vian, Paris : L'Arche, 1957, 96 p.

STRINDBERG, August, Père, trad. de Raymond Lepoutre et Terje Sinding, Paris : Imprimerie Nationale, 1991, 88 p.

SWINBURNE, A.C., Lesbia Brandon, Paris : Gallimard (l'Imaginaire), 1956, 268 p.

TASSO, Torquato, (Le Tasse) Gerusalemme liberata, éd. bilingue de Jean-Michel Gardair : La Jérusalem délivrée, Paris : Bordas (Classiques Garnier), 1990, 1178 p.

WEDEKIND, Franck, la Princesse Russalka, trad. de François Mathieu, Paris : Ludd, 1990, 160 p.

WITTIG, Monique, les Guérillères, Paris : Les Editions de Minuit, 1969.

 

3) Biographies :

 

DEROY-PINEAU, Françoise, Madeleine de la Peltrie, Amazone du nouveau monde, Québec : Bellarmin, 1992, 262 p. (biographie de Madeleine de la Peltrie, 1603-1671).

EAUB ONNE, Françoise d', l'Amazone sombre, Paris : Encre, 1983, 312 p. (biographie romancée d'Antoinette Lix, 1839-1909).

ERAUSO, Catalina de, la Nonne-Soldat, trad. de José Maria de Hérédia, Paris : 1894, réed. avec avant-propos d'Elisabeth Burgos, Paris : La Différence (coll. les Voies du sud), 1991.

 

4) Romans de science-fiction :

 

BLOCH, Robert, Matriarchie, Verviers : Marabout, 1975, 256 p.

BRADLEY, Marion Zimmer, Free Amazons of Darkover, Gordon Mc Gill, 1995, trad. de Simone Hilling : les Amazones libres, Paris : Phébus, 1990, reed. Presses Pocket nº5564, 1995, 320 p.

BRADLEY, Marion Zimmer, la Maison des Amazones, trad. de Simone Hilling , Paris : Presses Pocket nº5510, 1993, 448 p.

CHANBERT, Daniel-Yves, les Sirènes de Lusinia, Paris : Albin-Michel, 1974, 256 p.

GUNN, James, le Misogyne, in Grande Anthologie de la science-fiction, histoires à rebours, Paris : Le Livre de poche, 1976, pp. 55-68.

LORD, Jeffrey, les Amazones de Tharn, trad. de France Marie Watkins, Paris : Plon, coll. G. de Villiers présente, "Blade", 1976, 224 p.

MAZARIN, Jean, Libérez l'homme !, Paris : Fleuve noir, 1979, 224 p.

MERLE, Robert, les Hommes protégés, Paris : Gallimard, 1974, 382 p.

MOORE, Catherine L., Shambleau and others northwest of earth, 1953, trad. Georges H. Gallet, Paris : Hachette, 1957, rééd. J'ai lu nº 415, 1978, 384 p.

SPINRAD, Norman, la Grande guerre des Bleus et des Roses, Paris : Robert Laffont, 1980.

VEILLOT, Claude, Misandra, Paris : J'ai Lu, 1974, 256 p.

WEST, John Anthony, le Gregory de Gladys, in Grande Anthologie de la science-fiction, histoires à rebours, Paris : Le Livre de poche, 1976, pp. 21-31.

 

5) Romans policiers, de guerre et d'espionnage :

 

BEHM, Marc, Mortelle randonnée, Paris : Gallimard, 1981, 264 p.

BEHM, Marc, la Reine de la nuit, Paris : Rivages, 1992, 266 p.

BEHM, Marc, Trouille, Paris : Payot & Rivages, 1993, 202 p.

BRADLAY, Jack, Vicky Vamp, trad. de Joseph Benoist, Andorre-le-vieille : Transworld Publications, 1972, 192 p.

BRICE, Michel, la Secte des Amazones, Paris : Plon (coll. Brigade Mondaine nº 24), 1979, 224 p.

BROWN, Carter, Oh ! ces Amazones (the Angry Amazons), Paris : Gallimard (Série Noire nº1581), 1972, 192 p.

FLEMING, Ian, Goldfinger, Londres : Glindrose, 1958, trad. de Jean-François Crochet, Paris : Plon (coll. James Bond 007 nº5), 1964, 320 p.

LANE, Ernie, l'Ange du Diable, Paris : Bellevue (coll. Le Roman de choc nº8), 1973, 192 p.

LAY, André, Vallespi chez les Amazones, Paris : Fleuve Noir, coll. Spécial-Police nº 1168, 1975, 240 p.

LE CARRÉ, John, the Little drummer girl, Londres : Authors Workshop, 1983, trad. de Nathalie Zimmerman et Lorris Murail, la Petite Fille au tambour, Paris : Robert Laffont, 1983, 492 p.

LUDLUM, Robert, the Scorpio illusion, New-York : Morrison, 1993, trad. de Dominique Defert, l'Illusion Scorpio, Paris : Robert Laffont, 1995, 544 p.

MANCHETTE, Jean-Patrick, Fatale, Paris : Gallimard, 1977, 192 p.

ROHMER, Sax, Nude in mink, trad. Alex Stoya : Nue sous un manteau de vison, Paris : Del Duca/Les Editions Mondiales, coll. le Basilic rouge nº 10, 1951, 224 p.

SCOPPETTONE, Sandra, Everything you have is mine, trad. de Christophe Claro, Tout ce qui est à toi..., Paris : Fleuve Noir, 1995, 416 p.

SMITH, Wilbur, les Amazones du désert (Cry wolf), trad. de Fédéric Mohtar, Paris : Presses de la cité, 1977, 320 p.

VALENTE, J.M., Monica, Eros et héroïne, Paris : Fleuve noir, 1970, 240 p.

 

6) Curiosa et divers :

 

ARBRANT, Aline d', Petit Guide de l'I.M.E.G., Genève : Gynarchy Club, 1993, 10 p.

BERG, Jeanne de, Cérémonies de femmes, Paris : Grasset.

CHOLODENKO, Marc, le Roi des fées, Paris : Christian Bourgois, 1974, (coll. 10/18 nº1166), 176 p.

GRAHAM-SCOTT, Gini, le Pouvoir érotique, Paris : Robert Mérodack, 1986, 224p.

GRAHAM-SCOTT, Gini, la Domination féminine, Paris : Robert Mérodack, 1987, 256p.

LE FEL, Marie-France, Petit Dictionnaire historique et pratique de la domination et du sadisme des femmes, Robert Laffont, Paris : 1981, 288 p.

MORESKI, Marika, l'Amazone, Paris : éditions Concorde, 1979, 138 p.

WHIPPLE, Gay, Sadie Maize, Trad. de José Pitrangeli : Sadie... que ça dit..., intr. de Niels Lindströmm, Kalmthout-Anvers : Walter Beckers, 1970, 300 p.

 

 

IV - A CONSULTER

 

1) Ouvrages généraux :

 

AMAD, Gladys, le Mythe des Amazones dans la mosaïque antique, Beyrouth : Dar el Machreq, 1975, 35 p.

BASCHOFEN, Jan Jakob, le Droit des Mères, 1861, le Matriarcat, (Extraits choisis), B.N. 8ºR44461.

BERGMANN, F.G., les Amazones dans l'histoire et dans la fable, Colmar : Decker, 1853.

BOTHMER, D. Von, Amazons in Greek Art, Oxford : Clarendon Press, 1957.

BRIFFAULT, R., the Mothers, New York : Macmillan, 1927.

CAVAZZI, A., Relation historique de l'Ethiopie occidentale, Trad. J.B. Labat, Paris : 1732.

CADOGAN ROTHERY, Guy, the Amazons in Antiquity and modern times, Londres, 1910.

DELCOURT, Marie, le Crime des Lemniennes.

DINNER, Hélène, Mothers and Amazones.

CHARDIN, Voyage du chevalier Chardin en Perse, Paris : 1811.

DUMEZIL, Georges, Romans de Scythie et d'alentour, Paris : Payot, 1978.

DURUY, Victor, Histoire des Grecs, Vol. I, Hachette, Paris : 1887.

ENGLE, Bernice Schultz, the Amazons in ancient Greece, Psychonal. Quart. 11, 1942, pp. 512-554.

FERNÁNDEZ DE NAVARRETE, Martín, Colección de los viajes y descubrimientos que hicieron por mar los Españoles desde fines del siglo XV, Madrid : Ed. Atlas, 1954 (B.A.E.75), I.

GORDON, Pierre, Initiation sexuelle et morale religieuse, Paris, PUF, 1950.

GRAVES, Robert, the White Goddess, New-York : Vintage Books, 1958.

GRIGOROVITZA, Emanuel, Libussa in der deutscher litteratur, Berlin : Duncker, 1901.

GUYON, Abbé Claude Marie, Histoire des Amazones anciennes et modernes, Bruxelles : chez Jean Léonard, 1741, 210 p. ou Paris : chez Jean Villette, 1740.

HERARA, Jenaro, las Amazonas, Iquitos, Pérou : 1965.

HENNIG, Richard, les Grandes Enigmes de l'univers, Robert Laffont, Paris : 1957.

HERODIEN, Grammatici graeci

JAMES, E.O., le Culte de la déesse-mère, Paris : Payot, 1960.

JOUAN, F., DEFORGE, Bernard, et alii, Peuples et pays mythiques,Paris : Les Belles Lettres.

KLAPPROTH, Magasin asiatique, Paris : ?, 1825.

KLEINBAUM, Abby W., the War against the Amazons, ? : Mac Graw Hill, 1983.

LEONHARD, Walther, Hettiter und Amazonen, Leipzig,: Teubner, 1911.

MARTIN, Priscilla, Chaucer's women: nuns, wives and amazons, Londres : ?, 1995, 272 p.

MONTALVO, Garcí ORDOÑEZ o RODRÍGUEZ, las Sergas de Esplandián, Espagne, XVIe.

MORDTMANN, A.D., Amazonensage, Hanover : 1862.

NAGEL, W., Geschichte der Amazonen, Stuttgat : 1838.

PETIT, Pierre, Traité historique sur les Amazones, où l'on trouve tout ce que les auteurs, tant anciens que modernes, ont écrit pour ou contre ces héroïnes ; et où l'on apporte quantité de médailles & d'autres monumens anciens, pour prouver qu'elles ont existé..., 2 vol., Leide : J.A.Langerak, 1718.

PICARD, Charles, Ephèse et Claros. Recherches sur les sanctuaires et les cultes de l'Ionie du Nord, Paris : Edition de Boccard, 1922.

REED, Evelyn, Woman's evolution : from matriarchal clan to patriarchal family, New York : Pathbinder Press, 1975.

VERNANT, Jean-Pierre, Mythe et pensée chez les grecs, Paris : Maspero, 1971.

 

2) Articles et thèses :

 

ALAPERRINE-BOUYER, Monique, la Vierge et la guerrière, rencontres de deux imaginaires dans le Pérou du XVIe et XVIIe siècles, thèse de Doctorat, Bordeaux 3, 1994.

COREY, A.D., De Amazonum antiquissimis figuris, Berlin : 1891.

DAVID, Thérèse, le Mythe des Amazones dans l'art et la littéture grecs de la période homérique aux guerres médiques, thèse d'art et archéologie de troisième cycle, Bordeaux 3, 1974.

DEGBELO, Amélie, les Amazones du Danxomè (1645-1900), Mémoire de maîtrise, Université du Bénin, 1979.

DEVAMBEZ, Pierre, article Amazone du Lexicum iconographicum.

DULIERE, Cécile, la Mosaïque des Amazones, Bruxelles : Centre belge de recherches archéologiques, 1968.

FRERET, N., Observations sur l'histoire des Amazones, in : Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, tome XIX, Paris : 1748, pp. 106-119.

PEMBROKE, S.G., Matriarchy : Two Cases of Matriarchy in the Archaic Greek Tradition, thèse inédite, Cambridge : 1966.

PICARD, Charles, l'Ephèsia, les Amazones et les abeilles, in R..E.A., 42, 1940, pp. 270-284.

REINACH, A., l'Origine des Amazones in Revue d'histoire des religions, nº67, 1913, pp.277-307.

RIDGWAY, B.S., A story of five Amazons, in the American Journal of archeology, Princeton, New-York : 1974 (nº 78), pp. 1-17.

ROSTOVTEFF, le Culte de la grande déesse en Russie méridionale, in Revue des études grecques, nº32, 1919.

SANCHEZ, Jean-Pierre, Mythes et légendes de la conquête de l'Amérique, thèse de Doctorat d'état, Toulouse, 1987.

STRICKER, Wilhelm, Die Amazonen in sage und geschichte, Sammlung wissenschaftlicher Vorträge, Ser, III, Nº61, Berlin : 1868.

VERDAL, Georges, les Amazones du Dahomey, in L'Education physique, janvier 1934, pp. 52-59.

 

3) Corpus indicatif restant à étudier :

 

APOLLODORE, la Bibliothèque.(II), Epitomé (I)

ARRIEN, Fragments (58)

BARNEY, Nathalie Clifford, Pensées d'une Amazone, Paris : Emile Paul, 1921.

BARNEY, Nathalie Clifford, Nouvelles pensées sur l'Amazone, Paris :Mercue, 1939.

BINYON, Lawrence, Oeuvres.

BOCCACIO, Giovanni, Téseida, 1339-1340.

BRENTANO, Clemens, Die Gründung der Stadt Prag.

CALLIMAQUE, Hymne à Artémis, (237 ss)

CARVAJAL, fray Gaspar de (O.P.), Relación del nuevo descubrimiento del río grande de las Amazonas, ed. de Jorge Hernández Millares, México/Buenos Aires : F.C.E., 1955 (Bibnlioteca Americana- serie de cronicas de Indias 28), pp. 53-105.

CHAUCER, Troïle et Cresside

CHAUVET, Louis, la Petite acrobate de l'Helvetia, Flammarion, Paris : 1954.

CUENIN, Micheline, la Dernière des Amazones, Madame de Saint-Baslemont, préf. de René Taveneaux, Nancy : Presses Universitaires de Nancy, 1992, 186 p. (biographie d'Arlette-Barbe de Saint-Baslemont, 1607-1660).

COLETTE, Chéri & la Fin de Chéri, Paris : Flammarion.

DEVI, Phoolan, Moi, Phoolan Devi, reine des bandits, Paris : Fixot, 1996.

EAUBONNE, Françoise d', les Bergères de l'apocalypse, Paris : Jean-Claude Simoën, 1978.

EQUILIBECQ, F.V., Contes indigènes de l'ouest africain français, Paris : Leroux, 1916.

FLORES, Juan de, Tractado de Grisel y Mirabella, XVe sans date.

FOSCOL0, Ugo, le Sixième tome du moi, Paris : L'Alphée, 1984.

GERALDY, Paul, La guerre, madame..., Paris : Crès, 1916.

GREGEN, Pedro, De principatu et imperio mulierum cité par Francisco Soto y Marne (1749) y Benito Jerónimo Feyjóo in Justa repulsa de iniquas acusaciones, Madrid, 1749.

GRILLPARZER, Libussa.

GROOME, Francis. H., Gypsy folk tales, Londres : 1899, rééd. 1963.

HABE, Hans, la Comtesse Tarnowska, Paris :Robert Laffont.

HYGIN, Fables (223, 225, 241)

IBSEN, Henrik, Peer Gynt.

ISOCRATE, Panathénaïque,

JUSTIN, (II)

LACHIZE, Henri, Une Amazone sous le premier empire, vie d'Ida de Saint-Elme, Paris : Charles Carrington, 1902.

LAS CASAS, Bartolomé de, Historia de las Indias.

LO DUCA, J.M., le Huitième sceau, Paris : J.J. Pauvert, 1968.

LYSIAS, Oraison funèbre

le Mahabharata

MÁRTIR de ANGLERÍA, Pedro, Décadas de orbe novo, Espagne, XVIe.

les Mille et une Nuits

MEREDITH, George, Diane des carrefours, 1885.

MOULIEREAS & LACOSTE, Légendes et contes merveilleux de Kabylie, Geuthner, Paris : 1965.

MUSAÜS, J.A., Libussa.

NIETZCHE, Friedrich, le Gai savoir.

OVIDE, Héroïdes, (121 ss)

PALACIO VALDÉS, Armando, el Gobierno de las mujeres, Madrid : 1931.

PAUSANIAS (I, V, VII)

PÉREZ de MONTALBÁN, Juan, la Monja-Alferez (1626), in Comedias, Madrid : Biblioteca da Autores Españoles, t. XLV.

PETRARQUE, Lettres (Livre V, lettre 4)

PIOCH, Georges, les Dieux chez nous, Paris : Ollendorf.

PINDARE, Néméennes (III, 38, 64)

PLINE L'ANCIEN, Géographie.

PLUTARQUE, Vie de Thésée, Des fleuves (14)

PSEUDO-CALLISTHENE, le Roman d'Alexandre, éd. de Gilles Bounoure et Blandine Serret, Paris : Les Belles Lettres (coll. La Roue à Livres), 1992.

PULCI, il Morgante, Italia, 1450

la Regina Ancroja, Italia, 1470.

RODRÍGUEZ DE LA CÁMARA, Juan, el Triunfo de las donas, in Obras, t. XXII, Madrid : Paz y Melia (Sociedad de Bibliófilos Españoles).

ROUILLI, Joseph, le Temps des Amazones : Madame Bulkeley, Vendée 1793, Saint-Gilles-Croix-de-Vie : Echos du passé, 1987, 171 p. (biographie de Céleste Bulkeley, 1753-1832).

Rovenza, Italia, 1470

SAXO GRAMMATICUS, Gesta danorum

SENEQUE, Hippolyte (835 ss)

SERVIUS, Oeuvres.

SCYMNOS de CHIOS, Poème géographique.

SPENSER, Edmund, the Faery Queene (La Reine des fées)

SWINBURNE, A.C., les Contrefeux de l'amour.

TZETZES, Lycophron (69, 1332)

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Alain BERTRAND, 1996, tous droits réservés.

 

 

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